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150ÈME ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE DE PARIS – VIVE LA COMMUNE ! VIVE LA RÉVOLUTION SOCIALE !

150ÈME ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE DE PARIS – VIVE LA COMMUNE ! VIVE LA RÉVOLUTION SOCIALE !

De par son héroïsme, ses leçons politiques, son retentissement international, sa démonstration inédite du processus révolutionnaire de la classe ouvrière et sa validité historique en ce qui concerne la lutte pour l’émancipation du prolétariat, la Commune de Paris a écrit il y a 150 ans la première page de l’Histoire de la prise de pouvoir et de son exercice par la classe ouvrière et représente un enseignement fondamental pour le prolétariat et le mouvement communiste français et international. Le 18 mars de cette année nous célébrons le 150ème anniversaire de l’irruption héroïque de la Commune de Paris, mais aujourd’hui encore, la classe ouvrière peut continuer de tirer de nombreuses leçons de cet « assaut du ciel » mené par le prolétariat parisien de 1871.
La Commune de Paris a constitué dans l’Histoire mondiale le tout premier gouvernement de la classe ouvrière. Dans La Guerre civile en France, Karl Marx y faisait référence et qualifiait la Commune comme « essentiellement un gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte de la classe des producteurs contre la classe des appropriateurs, la forme politique enfin trouvée qui permettait de réaliser l’émancipation économique du Travail ». De façon inédite, la Commune s’est affranchie entièrement de la soumission ou de la conciliation avec la classe dominante bourgeoise, avec les différents représentants de l’exploitation et de l’oppression. La Commune représentait aussi un gouvernement profondément internationaliste, dans le sens où elle exprimait les intérêts universels de la classe ouvrière et dans le sens où elle s’opposa aux agressions nationales contre les peuples. Elle accueillit d’ailleurs dans son sillon de nombreux militants socialistes issus de toute l’Europe.
La Commune a reconnu que la classe ouvrière, s’étant désormais constituée comme classe dominante, ne pouvait pas gouverner en utilisant la vieille machine étatique, militaire et bureaucratique de la démocratie bourgeoise et qu’elle devait entreprendre de l’anéantir. Cette expérience historique a alimenté et enrichi la conception scientifique du marxisme. La Commune a mis en place la première Dictature du Prolétariat : en balayant toute la machine étatique bourgeoise, en supprimant l’armée professionnelle et l’ancienne police et en la remplaçant par le peuple en armes, ainsi qu’en instaurant une véritable démocratie prolétarienne, avec notamment l’élection de tous ses nouveaux mandataires sous le salaire maximum que pouvait toucher un ouvrier et en ajoutant le principe de mandat impératif, « révocable, comptable et responsable » permettant aux travailleurs d’exercer un contrôle et une surveillance directs de leurs élus.
La Commune de Paris, avec ses presque deux mois d’existence (72 jours), et face à l’agression unie des classes dominantes de France et d’Allemagne qui l’ont écrasé dans un bain de sang lors de la Semaine sanglante, a révélé aux yeux des peuples le véritable caractère de la démocratie bourgeoise, qui est en réalité la dictature d’une classe sur une autre : celle de la bourgeoisie sur le prolétariat et l’ensemble des exploités et des opprimés.
La Commune de Paris, une fois au pouvoir, a pris en peu de temps d’importantes mesures et a réalisé une œuvre sociale d’une ampleur exceptionnelle : elle sépara l’État de l’Église et expropria les propriétés de cette dernière. Elle supprima les subventions gouvernementales au culte et annula les rétributions économiques que l’État accordait, jusque là, aux prêtres. Elle reconnut le caractère laïc, gratuit et universel de l’enseignement public et augmenta les salaires des enseignants. Elle supprima le travail de nuit dans certains secteurs, notamment pour les boulangers. Elle décréta la restitution de toutes les usines et ateliers abandonnés par les patrons ou paralysés aux mains des travailleurs et des coopératives ouvrières afin de relancer la production et, à partir de là, d’unifier les producteurs sociaux dans une organisation nationale pour une nouvelle économie. Elle interdit la prostitution. Elle annula les dettes des travailleurs et interdit la spéculation sur leurs conditions de vie. Elle créa des cantines ouvrières. Elle permit aux sans-abris d’occuper les logements vacants par la réquisition et interdit l’expulsion des locataires incapables de payer leur loyer.
La Commune de Paris était aussi plongée dans un ensemble de contradictions. L’une d’entre elles était la prédominance ou la proximité de tendances hostiles ou étrangères au prolétariat (blanquisme, proudhonisme ou bakouninisme). La Commune également, n’entreprit pas de s’emparer de la Banque de France, ce qui aurait privé le gouvernement contre-révolutionnaire de Thiers d’importantes capacités financières. Malgré cela, la Commune a triomphé comme un symbole majeur de l’émancipation sociale de la classe ouvrière et comme une forme historique de la dictature du prolétariat. Ces difficultés, hésitations et erreurs de la Commune soulignent notamment l’importance de disposer d’une théorie et d’une stratégie révolutionnaire ainsi que d’un parti communiste révolutionnaire en tant qu’avant-garde de la classe ouvrière et qu’organisation de combat pour la conquête du pouvoir par cette dernière.
La Jeunesse Communiste de la Loire, engagée dans la tâche de contribuer à l’élaboration d’une stratégie communiste révolutionnaire dans notre pays, développe un travail idéologique et militant et lutte sur tous les fronts pour la socialisation des moyens de production, pour la planification centralisée et scientifique de l’économie et pour le pouvoir ouvrier. L’exemple de la Commune de Paris, ses succès et ses échecs, ainsi que les enseignements politiques qu’elle nous lègue, continue d’inspirer nos luttes et notre projet politique révolutionnaire. Ses enseignements nous sont encore utiles de nos jours dans la lutte contemporaine pour la dictature du prolétariat, le renversement du capitalisme et la construction du socialisme-communisme.
Il est vrai que la Commune a été vaincue, que les Communards ont été fusillés, qu’environ 40.000 prolétaires parisiens ont été assassinés et 45.000 arrêtés voire déportés au bagne par la contre-révolution, mais la Commune représente un évènement sans précédent pour le prolétariat mondial, un guide pour sa théorie et sa pratique révolutionnaire. Sur les pas des Communards, nous continuons la lutte pour faire naître le monde nouveau, pour lancer de nouveaux « assauts du ciel », jusqu’à la victoire finale !
Afin de célébrer les 150 ans de la Commune, nous serons présents aux côtés des organisations syndicales, le Samedi 20 mars à 10h30, à la manifestation stéphanoise de commémoration de la Commune, qui partira du Parc Joseph Sanguedolce.
Nous proposerons également dans l’année 2021 de nouvelles initiatives politiques liées à ce 150ème anniversaire.
Publié par JC42 dans Actualités, Communiqués

APPEL INTERNATIONAL : Liberté pour les étudiants palestiniens !

Aux côtés de 350 organisations de partout dans le monde, la Jeunesse Communiste de la Loire est signataire de l’Appel international pour la libération immédiate des étudiants palestiniens emprisonnés par l’occupation israélienne, initié par le Réseau de Solidarité aux Prisonniers palestiniens, Samidoun :

“Nous, organisations signataires, unissons nos voix au sein de cet appel mondial revendiquant la libération immédiate des étudiants palestiniens emprisonnés, la protection de leur droit à l’éducation, à l’expression et à l’engagement politiques ainsi que leur droit à déterminer leur propre avenir. L’occupation israélienne a pris pour cible les étudiants palestiniens, notamment le mouvement étudiant palestinien et les organisations étudiantes palestiniennes et ce par le biais d’une répression sévère en plus des détentions et emprisonnements politiques.

Nous nous unissons pour appeler à l’action et au soutien de ces étudiants palestiniens derrière les barreaux et ce par :

  • Le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre Israël, y compris les institutions universitaires israéliennes, qui sont pleinement complices de la privation systématique des Palestiniens de leurs droits.
  • L’arrêt de toute aide militaire et économique, des transactions militaires, des projets communs et financement direct du régime d’occupation israélien par les gouvernements du monde entier.
  • La remise en question des programmes de “normalisation” qui visent à légitimer l’occupation israélienne et qui incarnent une tentative de légitimation de la criminalisation et du ciblage des étudiants palestiniens.
  • S’organiser pour tisser des liens de solidarité directs avec les étudiants palestiniens et le mouvement étudiant palestinien, s’assurant de l’échec des tentatives qui visent à les isolés du soutien de la communauté internationale et ce malgré toutes les tentatives de l’occupation israélienne.

Des centaines d’étudiants palestiniens sont régulièrement détenus par l’occupation israélienne, en particulier ceux qui font partie d’organisations étudiantes impliquées dans la vie politique de leurs campus. Rien qu’à l’université de Bir Zeit, environ 74 étudiants furent détenus par les forces d’occupation au cours de l’année universitaire 2019-2020. Ils font partie des quelque 5 000 prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël. Le travail d’organisation des étudiants, qui va de la simple tenue de salons du livre jusqu’à l’organisation d’événements et la participation aux élections étudiantes, est criminalisé par l’occupation israélienne. Ainsi, un nombre croissant d’étudiants se font arrêtés pour avoir participé à des manifestations ou pour avoir publié sur leurs profils personnels sur réseaux sociaux.

Des étudiants palestiniens se font arrêtés par les forces d’occupation israéliennes pour leur participation au mouvement étudiant en plus d’être enlevés à leur domicile, sur leur lieu de travail ou sur leur campus.

Une fois arrêtés, les étudiants palestiniens sont régulièrement soumis à la torture lors des interrogatoires : ils sont soumis à des positions de stress et étirés sur des chaises, suspendus aux murs et forcés à se tenir sur la pointe des pieds, privés de sommeil, menottés, soumis à des pressions physiques sur leur blessures et battus.

Les étudiants palestiniens peuvent être envoyés en détention administrative : forme de détention sans accusation ni procès, indéfiniment renouvelable par périodes de six mois. Les Palestiniens passent couramment des années en prison sans inculpation, sans procès et sans véritable contestation de la privation de leurs droits. Ils peuvent être traduits devant les tribunaux militaires israéliens, qui condamnent plus de 99% des Palestiniens qui y sont jugés.

L’une des accusations les plus courantes est celle d’”appartenance à une organisation interdite”, faisant généralement référence aux organisations étudiantes. Celles-ci sont représentatives de tout le spectre de la politique palestinienne. Elles organisent des conférences, des salons du livre, des rassemblements ainsi que d’autres événements sur les campus, en plus de participer aux élections étudiantes. Les fiches d’accusation font souvent référence à ces activités standards de la vie de campus, qui sont largement interprétées comme un baromètre de l’opinion politique palestinienne au sens large.

Le fait de cibler les étudiants palestiniens est une attaque contre l’avenir même des Palestiniens. C’est une tentative systématique de saper la capacité des jeunes Palestiniens à s’organiser les uns avec les autres pour un avenir libéré pour leur peuple : un avenir libéré de la colonisation, de l’apartheid et de l’occupation.

Il ne s’agit pas de cas isolés, mais d’une violation directe et collective du droit des étudiants palestiniens à l’éducation, comme l’affirment l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. La répression ciblée contre les étudiants n’est qu’une des facettes du régime d’apartheid criminel orchestré par Israël contre le peuple palestinien.

Nous condamnons la complicité de l’Autorité Palestinienne, qui non seulement a échoué à défendre les étudiants palestiniens, mais s’est également engagée dans la détention politique et le harcèlement contre les mouvements étudiants dans le cadre de sa “coordination sécuritaire” avec Israël.

Les étudiants palestiniens en Palestine occupée de 48 (les étudiants palestiniens en Israël) sont soumis à un harcèlement et une discrimination systématiques et permanents, y compris l’interdiction de groupes d’étudiants et l’interdiction de manifester et de protester.

En outre, les groupes d’étudiants palestiniens et de solidarité internationale avec la Palestine sont la cible constante de campagnes diffamatoires, de dissolution et de répression administrative et ce avec le soutient tant officiel qu’officieux du gouvernement israélien et des organisations de lobbying pro-apartheid dans le monde entier. Pendant ce temps, les étudiants réfugiés palestiniens sont privés de leur droit de retour en Palestine occupée.

Cette persécution est soutenue par les milliards de dollars d’aide, de transactions militaires et de soutien politique inconditionnel accordés à Israël par les grandes puissances impérialistes comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, les États membres de l’Union européenne et l’Australie. Cela coïncide avec la militarisation de la police dans les pays impérialistes et leur utilisation globale de la domination militaire et économique contre les peuples du monde. La persécution des Palestiniens par Israël reflète la répression étatique des mouvements populaires et des peuples marginalisés dans ces pays, en particulier les mouvements de libération des indigènes et des Noirs.

Nous ne pouvons et ne devons pas rester silencieux face à la persécution du mouvement étudiant palestinien et des étudiants palestiniens derrière les barreaux israéliens. Nous nous tenons aux côtés des étudiants palestiniens!”


✅ Plus d’informations sur :
https://samidoun.net/freepalestinianstudents
#FreePalestinianStudents
#FreePalestine

Publié par JC42 dans Communiqués, International

TOUS EN LUTTE POUR L’HÔPITAL PUBLIC

POUR LA DÉFENSE DE L’HÔPITAL PUBLIC, CONTRE LA LOI DES PROFITS, TOUS EN LUTTE AUX CÔTÉS DES PERSONNELS SOIGNANTS

Le secteur de la santé et ses acteurs sont en lutte depuis plusieurs années. Depuis quand ? Depuis la crise économique de 2008 ? Depuis les nouvelles lois de nouvelle gouvernance et de tarifications à l’activité en 2005 ? Il est encore possible de remonter dans le temps jusqu’au plan de réformes hospitalières et des médecins de 1992. Depuis bientôt 30 ans, nos gouvernements successifs ont sacrifié la santé publique sur l’autel du capitalisme.

La libéralisation de notre système de santé publique se fait aujourd’hui sentir de toute part. Dans les hôpitaux le nombre de lits est en baisse, tout comme le remboursement des médicaments, s’ajoute à cela le manque de personnel et de moyens financiers. Ces différentes réformes ont entraîné une incapacité pour les professionnels du secteur sanitaire et social à réaliser leur travail dans de bonnes conditions. Ainsi, ces derniers sont plus susceptibles de faire des burn-out et des dépressions. Nous remarquons d’ailleurs que le taux de suicide dans ces professions est parmi les plus élevés en France.

Au cours de ce démantèlement organisé de notre système de santé publique par nos gouvernants se sont aussi organisées de nombreuses résistances, dont la dernière en date fut celle de 2019. Nous avons encore en tête les images des soignants en lutte « acclamés » par les lacrymogènes, de ces chefs de services démissionnant par refus de voir les soins devenir une marchandise et l’hôpital devenir une entreprise avec des objectifs de rentabilité…

Alors que les alarmes sonnaient depuis longtemps, la crise sanitaire du COVID-19 a révélé toutes les failles du système de santé. L’hôpital manquant de moyens s’est retrouvé sans masques, en manque de lits, de respirateurs et de personnels. Le refus permanent d’écouter les revendications des travailleurs de la santé a coûté la vie de nombreuses personnes. Ils ont été érigés en héros durant le confinement mais n’ont reçu pour toute « récompense » qu’une médaille et des coups de matraque.

Face à cette situation, le gouvernement ne propose toujours aujourd’hui rien de véritablement concret et de conséquent pour répondre à l’urgence dans l’hôpital public et pour satisfaire les justes revendications des personnels de santé. Pourtant, la France a aujourd’hui parfaitement les moyens de financer et de construire un grand et solide service public de la santé et de l’hôpital, contrairement aux discours fatalistes, cela relève d’un choix complètement politique. Un choix au service du capital !

C’est pourquoi nous devrons nous mobiliser autant que nous le pourrons aux côtés des travailleurs de la santé. C’est de notre santé, de notre avenir à tous qu’il s’agit !

Dès aujourd’hui, nous revendiquons :

  • Une revalorisation générale des salaires de 300€ pour tous les personnels de santé
  • Un plan massif de recrutement de personnel, de formation et de titularisation des précaires
  • Une amélioration des conditions de travail
  • La fin de la logique gestionnaire de l’hôpital qui n’est pas une entreprise
  • L’arrêt de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits
  • L’annulation de la dette des hôpitaux
  • Un financement de la protection sociale qui réponde aux besoins de santé de la population
  • La nationalisation des cliniques et hôpitaux privés, l’expropriation de leurs actionnaires et l’intégration de leur personnels sur des emplois statutaires de la fonction publique
  • L’expropriation de l’industrie pharmaceutique, qui doit être une industrie 100% publique. La recherche médicale doit être publique, ses découvertes mise à disposition gratuitement (abrogation des brevets)
  • La gratuité totale des soins sans avance des frais, avec prise en charge uniquement par la Sécurité sociale

Avec cette crise, le capitalisme a une fois de plus fait la preuve de son incapacité à satisfaire les besoins nécessaires à la population et à l’ensemble des travailleurs. Macron et son gouvernement peuvent déployer toutes sortes de mensonges, de manipulations et de poudre aux yeux, c’est par la lutte et seulement par la lutte des personnels mais aussi des usagers à leurs côtés que les revendications pourront être satisfaites.

Après les premières mobilisations réussies les 16 et 30 juin dernier, les Jeunes Communistes de la Loire appellent donc l’ensemble des travailleurs et la jeunesse à rejoindre nombreux les actions de lutte prévues dans le département pour défendre l’hôpital public et les revendications des soignants.

Nous rappelons également que la sauvegarde d’une santé publique et gratuite au service de toutes et de tous ne sera définitivement acquise qu’avec la fin du système capitaliste et de son insupportable loi des profits imposée par les monopoles, la bourgeoisie et son pouvoir.

TOUS ENSEMBLE, PERSONNELS SOIGNANTS ET USAGERS, PARTICIPONS AUX MOBILISATIONS EN SOUTIEN AU PERSONNEL DE SANTÉ ET À LA DÉFENSE DU SERVICE PUBLIC

Publié par JC42 dans Communiqués

DE SAINT-ÉTIENNE À MINNEAPOLIS : MÊME COMBAT ! – Luttons Contre Les Violences Policières, Le Racisme & Le Capitalisme

Le lundi 25 mai, à Minneapolis aux États-Unis, un Afro-Américain innocent et non-armé, George Floyd, a été exécuté lentement par un policier blanc déjà connu pour les multiples exactions qu’il avait commises par le passé. Les terribles images de plus de huit minutes nous montrant ce policier écrasant avec son genou le cou de George Floyd, l’étouffant jusqu’à la mort, alors que ce dernier répétait en vain “I can’t breathe/Je ne peux pas respirer”, ont fait le tour des États-Unis et du monde. George Floyd était originaire du Texas où la crise de Covid-19 l’avait privé de son emploi d’agent de sécurité. Dès le lendemain du meurtre, des centaines de milliers d’Américains de tous ages et de toutes origines sont descendus spontanément et massivement dans les rues, d’abord à Minneapolis puis dans l’ensemble du pays, pour exprimer leur aversion et leur rage légitime, pour réclamer justice pour George Floyd et pour toutes les victimes des meurtres racistes de la police américaine. La mobilisation s’étend et se poursuit encore aujourd’hui à travers tout le pays et fait face à une répression policière de plus en plus violente et militarisée. Le meurtre de George Floyd n’est malheureusement pas un cas isolé aux États-Unis. Chaque année des dizaines de personnes, issues principalement de la communauté afro-américaine sont brutalisées ou assassinées par la police. La plupart du temps, il n’y a aucune poursuite et condamnation contre les policiers coupables. Plus largement, la population noire et immigrée aux États-Unis, au delà des crimes racistes, subit massivement la pauvreté et la précarité économique ainsi que des discriminations liées à l’accès à l’emploi, à l’éducation, au logement, à la santé, etc. La pandémie de Covid-19 en est un exemple révélateur car c’est surtout la communauté afro-américaine du pays qui a été le plus touchée par la maladie.

Les États-Unis et leur héritage esclavagiste

Cette systématisation des discriminations et de la violence contre les noirs aux États-Unis ne peut se comprendre que par l’existence d’un racisme d’État structurel au système capitaliste américain. Ce racisme d’État subi spécifiquement par les Afro-Américains est issu de la période esclavagiste. Cette période se termine en 1865 après plus de deux siècles d’une domination raciale criminelle et génocidaire qui a violemment attenté à la dignité et à l’intégrité des hommes et des femmes noir·e·s. L’abolition de l’esclavage aurait du voir émerger une logique de justice, de réparations et de déconstruction du racisme en faveur des Afro-Américains. Mais l’État bourgeois américain voit au contraire dans son histoire la période de la ségrégation raciale se substituer à celle de l’esclavage, avec la promulgation de lois racistes contre les noirs américains, la privation de leurs droits élémentaires, les lynchages, etc. C’est la lutte des Afro-Américains et de l’ensemble du Mouvement pour les droits civiques qui a permis d’y mettre officiellement un terme en 1960. Mais malgré la fin de la ségrégation « légale », les États-Unis restent imprégnés par un racisme endémique, structurel à l’encontre des Afro-Américains et des communautés de couleur, qui dans sa forme la plus sévère et visible s’exprime par la répression, la violence et le crime policiers. En somme, une ségrégation de facto persiste aujourd’hui encore à travers ces discriminations raciales systémiques.

Le gouvernement Trump, comme celui de son prédécesseur Obama et tous les gouvernements américains à ce jour, républicains ou démocrates, portent d’énormes responsabilités car les discriminations, les crimes racistes, la violence policière et la répression n’ont jamais cessé aux États-Unis. Dans le même temps, les États-Unis, par leurs guerres et interventions impérialistes qu’ils mènent à l’étranger alimentent la haine raciale et nationaliste, provoquant des effusions de sang et semant de grandes souffrances parmi les peuples du monde.

La France et son héritage colonial

La France, qui est elle aussi un pays capitaliste, n’est pas épargnée non plus par le racisme d’État et par la répression et les violences policières touchant spécifiquement les populations d’origine immigrée. De façon analogue aux États-Unis, ces violences policières à l’encontre des minorités ethniques en France sont liées à un racisme structurel de nature post-coloniale.

Chaque année nous apprenons ainsi que des dizaines de personnes issues de communauté immigrées, principalement des jeunes, noirs ou arabes, et vivant la plupart du temps dans des quartiers populaires, sont ainsi harcelés, mutilés voire tués par la police française sans que celle-ci ne soit jamais inquiétée par l’IGPN ou par la justice. La justice à deux vitesses est en effet un rouage essentiel de ce système. Durant la seule période de confinement, on dénombre en France plus de dix personnes tuées des mains de la police. La police semble intouchable et toute une propagande est orchestrée pour défendre et justifier ses exactions contre toutes dénonciations, en témoigne la récente campagne médiatique de dénigrement contre la chanteuse Camélia Jordana qui avait mis à jour la question des violences policières ou encore l’acharnement contre la famille Traoré.

États-Unis, France, même combat!

Ce que nous devons comprendre à travers les contrôles d’identité abusifs, les «interpellations musclées», les agressions racistes, les soi-disant «bavures» n’est autre que l’expression la plus violente et visible de la domination de classe exercée par l’État bourgeois à travers sa Police. L’unique rôle de la police et de l’État dans notre société capitaliste est en réalité de défendre les privilèges, la propriété et la structure du pouvoir de la classe capitaliste monopoliste. Aux États-Unis comme en France, et dans l’ensemble des pays capitalistes, le racisme d’État engendre partout au service de cette classe des franges entières de travailleurs paupérisés, ultra-précaires, corvéables à merci, isolés et surexposés à la répression et aux violences policières. Le système capitaliste cantonne certains groupes ethniques aux plus bas niveaux économiques de nos sociétés, tout en générant à leur encontre un racisme endémique et structurel.

L’injustice économique se retrouve renforcée par des critères racistes qui ont pour objectif la division du prolétariat que seule une lutte de l’ensemble de la classe ouvrière et un changement révolutionnaire de la société pourra endiguer. Comme depuis toujours, l’État bourgeois compte sur cette division du prolétariat pour mieux nous exploiter et nous réprimer sans menace d’une réponse unie de l’ensemble de la population, espérant bien que celle-ci tombe dans le piège du racisme, empêchant ainsi toute solidarité de classe. Les discours racistes et nationalistes n’ont pour seuls buts que d’empoisonner la conscience des travailleurs blancs, de leur faire accepter l’oppression de leurs frères de classe, de diviser ainsi notre camp et renforcer celui de la bourgeoisie.

C’est pourquoi, nous communistes, dénonçons la brutalité abjecte de la Police Française, mais souhaitons rappeler que cette dernière est l’expression d’une domination dont tous faisons les frais. Que victimes ou non de ces violences, nous tous sommes concernés car tous de la même classe. Que le martyre des quartiers populaires, la gestion désastreuse de l’épidémie de Coronavirus, les mauvaises conditions de travail, le chômage et la misère font partie de la même oppression et font les mêmes victimes. Que dans cette guerre de classe à sens unique, seule la solidarité nous permet de lutter, seule notre unité et notre organisation, sans distinction de couleur ou d’origine, nous permettra de vaincre.

Des mesures urgentes, tout de suite!

Avant d’arriver ensemble à la transformation révolutionnaire de la société, nous devons à court terme tout mettre en œuvre pour faire cesser l’impunité policière en France à travers certaines mesures d’urgence. La police nationale, ses politiques, ses méthodes, son armement doivent être radicalement transformés.

C’est pourquoi les Jeunes Communistes de la Loire portent les revendications immédiates suivantes :

  • L’interdiction de la technique dite du placage ventral
  • L’abolition de la pratique du contrôle d’identité, inutile et s’apparentant à une véritable campagne d’intimidation et de contrôle permanent, et générant la plupart des violences.
  • L’interdiction des armes de guerre en usage dans la police (LDB, grenades, etc) la démilitarisation et plus généralement le désarmement de la police.
  • La dissolution de la BAC, de la BST ainsi que de la BRAV-M.
  • Le contrôle et le respect de l’identification des policiers par le RIO, aujourd’hui rendus impossible par des pratiques systématiques de camouflage et de dissimulation (absence de matricule, tenues civiles, port de cagoules et de casques de moto ou de skateboard, absence d’écussons et de brassards, etc.)
    Le maintien et le respect du droit de filmer les policiers dans l’exercice de leur fonction.
  • Le placement des forces de police sous un véritable contrôle civil, impartial et indépendant (au contraire de l’IGPN qui dépend elle aussi de la Police Nationale)
  • Le jugement des policiers comme n’importe quels autres citoyens lorsqu’ils commettent un crime ou des violences. L’indemnisation des victimes.
  • La réduction des budgets du renseignement, de la surveillance, de la police et de l’armée – au profit des budgets sociaux.
  • L’abolition de la « politique du chiffre » qui est à l’origine de trop nombreuses dérives.
  • La réduction des incarcérations et du budget pénitentiaire au profit du financement de la santé, des services sociaux, de l’éducation, du logement, etc.

Renverser le système capitaliste

Nous savons néanmoins que ces quelques mesures d’urgence ne seront pas suffisantes et que les brutalités policières et plus généralement le racisme d’État ne tomberont réellement qu’avec le pouvoir bourgeois lui-même. Pour construire une société juste où l’on reconnaît à chacun et chacune une place, un travail, une dignité, une société de paix véritable, il faut faire tomber le capitalisme et l’État bourgeois.

C’est seulement par la prise révolutionnaire du pouvoir par les travailleurs eux-mêmes, organisés en tant que classe unie sans divisions quelles qu’elles soient, que l’on pourra mettre un terme aux logiques destructrices de la production capitaliste, qui permet et impose le racisme, le chômage, les crises et les guerres.

Nous soutenons donc toutes les initiatives des communautés afro-américaines et immigrées et de l’ensemble des travailleurs des États-Unis et de leurs organisations syndicales et révolutionnaires qui vont dans le sens du renversement de la classe au pouvoir.

En France aussi nous appelons donc au renversement du capitalisme et à la transformation révolutionnaire de la société. Cette société pourrissante qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes et de femmes dans ses rouages silencieux et bien huilés, celle qui nous asphyxie tous n’a que trop duré !

Comme nous le rappelait si bien la militante communiste Angela Davis : « Pour détruire les racines du racisme il faut renverser tout le système capitaliste ». Les Jeunes Communistes de la Loire font leurs ces propos de notre camarade afro-américaine et luttent dans cette voie.

Soutien à tous ceux qui se soulèvent, en France, aux États-Unis et dans le monde contre l’oppression !
Vive l’union et la solidarité internationales des travailleurs, vive le socialisme !

Justice et vérité pour toutes les victimes de violences policières !
À bas l’État bourgeois raciste et criminel !
À bas le capitalisme et l’impérialisme !

Publié par JC42 dans Actualités, Communiqués

CONTRE LA COLONISATION ISRAÉLIENNE – L’Exigence De La Radicalité

Entre la fin du 19ème siècle et nos jours, les territoires associés à la Palestine historique se sont réduits comme peau de chagrin. Rachats de terres, expulsions des Palestiniens, plan de partage de l’ONU, création unilatérale de l’État d’Israël, guerre de 1948, guerre de 1967, accords d’Oslo dévoyés, plan Trump avalisant la colonisation israélienne post-1967, et récemment la formation d’un gouvernement d’union nationale en Israël prêt à annexer de nouveaux territoires en Cisjordanie.. tout semble aller vers une disparition inexorable de la Palestine. Pire, la situation des Palestiniens n’a fait que se dégrader. Les réfugiés palestiniens dont le nombre dépasse les 750000 en 1948 sont aujourd’hui plus de 5 millions, les gazaouis sont enfermés sur leurs propres terres via un blocus qui dure depuis plus de 13 ans et ils sont régulièrement bombardés et réprimés dans le sang, tandis que la Cisjordanie se voit lézardée par un mur et bardée de checkpoints qui compliquent tous les aspects de la vie des Palestiniens. Dans le même temps, dans leur rapport pour l’ONU de 2017, les universitaires R. Falk en V. Tilley arrivent à la conclusion que la situation des Palestiniens relève de l’apartheid. Un crime contre l’humanité sensé pousser tous les acteurs, étatiques, publics, privés et individuels, à agir pour y mettre un terme. Pour autant, la situation ne s’améliore pas et la colonisation continue. Elle continue parce que le diagnostic est mal posé et parce que les différents acteurs font semblant de croire que des condamnations verbales ou des incantations à la paix peuvent venir à bout de l’idéologie nationaliste et colonialiste secondée par des intérêts impérialistes à l’œuvre en Palestine. Face à ce rapport de forces extrêmement défavorable et face à une idéologie dédiée au grignotage progressif de la Palestine, seule une radicalité renouvelée peut agir efficacement contre ce phénomène.

  • La Palestine, Malade D’un Nationalisme Exogène

Depuis plus d’un siècle, la Palestine est malade. Elle souffre d’un nationalisme exogène, un nationalisme qui s’est constitué en dehors de son territoire. Il a pris naissance en Europe au 19ème siècle, comme réponse à la montée de l’antisémitisme racial qui y sévit alors. Le chrétien évangélique W. E. Blackstone va développer le concept sioniste qui sera ensuite popularisé par T. Herzl avec son livre Der Judenstaat (L’État des Juifs – 1896). Le sionisme commencera à se matérialiser à partir du premier congrès sioniste qui s’est tenu à Bâle, en 1897. Parce qu’il est exogène, ce nationalisme ne pouvait se concrétiser sans un moyen, et ce moyen ce fut une entreprise de colonisation unique en son genre, de peuplement et de remplacement ethnique. C’est la colonisation sioniste qui a produit l’enracinement de ce nationalisme exogène en Palestine. Elle se produit d’abord par la mise en place progressive d’institutions coloniales : la banque coloniale juive (1898) ; le fond national juif qui rachète les terres palestiniennes et plante des arbres dessus (1901) ; la haganah, organisation paramilitaire et ancêtre de tsahal (1920) ; le syndicat histadrout dédié à la défense du travail juif (1920) ; l’agence juive qui installe les nouveaux colons (1928).

Cette colonisation se poursuit ensuite par tout un tas d’actes délétères pour les Palestiniens. Par le rachat de terres et par l’expulsion de paysans, par la militarisation de groupes de colons, par l’alliance entre britanniques et colons au moment de la grève puis de la révolte palestinienne de 1936-1939 qui fut réprimée dans le sang, par la revendication du partage du territoire palestinien et par la proclamation unilatérale de la création de l’État d’Israël en 1948, par l’épuration ethnique des Palestiniens qui a suivi, par les guerres toujours asymétriques subies par les Palestiniens, par le blocus de Gaza, par la création d’un mur de séparation en Cisjordanie, pour finir avec la situation d’apartheid qui qualifie au mieux la situation des Palestiniens aujourd’hui. Tous ces actes ne peuvent se comprendre que dans une logique colonialiste à visée nationaliste.

  • La Palestine, Malade Du Racisme Colonial

La Palestine ne souffre pas que de cette interminable succession d’actes de violence et de dépossession. Elle est malade du racisme qu’elle subit. Parce que sans forcément théoriser de hiérarchisation de races, la colonisation adopte nécessairement les stigmates du racisme. Elle implique la domination ethnique du colon sur le colonisé, la subordination, l’exploitation de l’un à l’autre, et/ou une forme d’illégitimité de présence de la population autochtone. Le colonialisme sioniste n’échappe pas à la règle.

Commençons par la notoire propagande sioniste : « une terre sans peuple, pour un peuple sans terre ». La Palestine a toujours été peuplée, c’est à la fois un fait et une évidence. Cette propagande est donc évidemment fausse. Et qu’est-ce donc que cette assertion, sinon la traduction d’une volonté d’occulter jusqu’à l’existence même du peuple palestinien et de le considérer comme quantité insignifiante au regard du projet nationaliste sioniste ? Continuons par le rachat initial des terres et l’expulsion des paysans palestiniens : qu’est-ce sinon établir une discrimination et proclamer une indésirabilité de présence et, de fait, hiérarchiser négativement un groupe humain dans son ensemble ?

Méconnu, et pourtant incroyablement scandaleux, le fonctionnement de la histadrout, un syndicat de travailleurs et un instrument de la colonisation sioniste, a conduit à la paupérisation des travailleurs palestiniens. Une des missions de ce syndicat était de garantir l’emploi des colons juifs nouvellement arrivés en Palestine et d’orchestrer parallèlement l’exclusion systématique des travailleurs arabes palestiniens. C’est privés d’emploi, précarisés et victimes de l’injuste que ces travailleurs palestiniens ont entamé la grève de 1936, elle dura 6 mois avant de se transformer en guerre civile de 3 ans qui fut réprimée dans le sang. La politique menée par la histadrout a progressivement constitué un sous-prolétariat ethnique, palestinien, extrêmement précaire et corvéable à merci, exploité par la société coloniale israélienne. Alors que partout le mot d’ordre syndical par excellence est l’union des travailleurs, la histadrout n’a pas seulement divisée, elle a orchestré par le travail la relégation d’un groupe ethnique. Une politique incontestablement raciste et qui fait honte aux travailleurs du monde entier.

De la même façon, les Palestiniens se voient sommés d’accepter le partage de leur territoire, et leur refus est considéré comme incompréhensible. Mais quel peuple au monde accepterait de se voir déposséder d’une partie de son territoire, et comment même oser penser que cela puisse-t-être acceptable ? Enfin, la résistance palestinienne se voit aussi systématiquement assimilée à du terrorisme. Le peuple palestinien se voit donc interdit de défendre ses droits et ses terres. C’est-à-dire que des réactions qui seraient considérées comme normales pour n’importe quel peuple subissant une agression deviennent subitement condamnables lorsqu’il s’agit des Palestiniens. Et qu’est-ce donc, sinon faire des Palestiniens un peuple en dehors de l’humanité, supposé accepter sans réagir toutes les vicissitudes qui lui tombent dessus, et qu’est ce donc finalement, sinon une forme aboutie de racisme qui n’ose dire son nom ?

  • La Palestine, Malade Du Racisme Post-colonial

Mais la Palestine est aussi malade d’une autre forme de racisme. Elle est malade du racisme post-colonial occidental, ce descendant de l’histoire coloniale européenne. Ce post-colonialisme ne théorise pas non-plus de hiérarchie des races, mais il reproduit sans cesse les stigmates du racisme issu de la période coloniale. Parce que l’idéologie sous-jacente au colonialisme européen, assénée pendant des décennies, n’a jamais été véritablement déconstruite.

Cette idéologie prend naissance dans la confusion entre la civilisation et le progrès technique. Confusion, parce que si l’Europe avait été aussi en avance d’un point de vue civilisationnel qu’elle le prétend, elle n’aurait pas guerroyé tout au long de son histoire.. elle n’aurait pas massacré des autochtones aux quatre coins du monde.. Et elle n’aurait pas sombré dans deux guerres mondiales, dans le fascisme et dans la barbarie nazie qui a sali l’humanité entière. Quelque chose n’allait pas dès le début dans cette prétention à incarner l’horizon indépassable de la civilisation.. Et mécaniquement, cette prétention revenait à dévaluer toutes les autres civilisations. De cette dévaluation on pouvait commencer à hiérarchiser l’être humain, à le dominer, à l’asservir, à le violer et à le mettre à mort au besoin. Cette dissonance entre les crimes et la prétention à incarner la civilisation fut résolue par un répugnant apport scientifique qui a justifié les dominations ethniques coloniales par un racisme biologique, par le biais de la phrénologie et du primitivisme entre autres.

Ce colonialisme européen a, dans un mouvement d’ensemble, rabaissé les peuples indigènes, leurs civilisations et leurs religions. C’est son fils, l’insaisissable racisme post-colonial, inscrit plus ou moins profondément dans l’imaginaire occidental, qui continue ce travail aujourd’hui. C’est lui qui continue à rendre moins important la vie d’un arabe par rapport à celle d’un occidental. C’est aussi lui qui continue à rendre moins important la vie d’un musulman par rapport à celle d’un non-musulman. Lui encore, qui produit de la politique et de la géopolitique bas de gamme en réduisant un grand nombre de problèmes complexes à la question de l’Islam. Cet héritage pèse de tout son poids mort sur la Palestine, parce que les Palestiniens sont en majorité et arabes et musulmans. Et comment soutenir des arabes et des musulmans quand on porte en soi, de façon plus ou moins inconsciente cet héritage colonial jamais véritablement déconstruit ? Il y a dans le désintérêt à la cause palestinienne tout le poids de cet héritage. On le trouve aussi qui reprend les argumentaires et les positions du racisme colonial israélien exposé dans la partie précédente. On le trouve encore dans cette façon de mettre au même niveau, d’un seul geste, oppresseurs et opprimés, occupants et occupés, colonisateurs et colonisés, dépossesseurs et dépossédés. Et on le trouve enfin, chez tous ceux qui versent dans le relativisme moral et intellectuel servant les plats à la colonisation israélienne.

  • La Palestine, Malade De L’impérialisme Occidental

Enfin, la Palestine souffre de l’impérialisme, occidental très majoritairement. En 1902, T. Herzl, souvent considéré comme le père fondateur du mouvement sioniste, a écrit que son programme d’implantation en Palestine était de nature coloniale, qu’il constituerait un avant-poste de la civilisation faisant contrepoids à la barbarie, qu’il s’agirait d’un bastion de la culture occidentale en Asie. Il s’adressait à Cecil Rhodes, homme d’affaires et politicien britannique fervent défenseur de l’impérialisme et de la colonisation. Du projet de création d’un foyer national juif en Palestine, commence à se dessiner également les contours d’une entreprise européenne pouvant servir des intérêts impérialistes. Après la première guerre mondiale et la chute de l’empire Ottoman, les accords Sykes-Picot organisent le dépeçage du Proche-Orient entre la France et le Royaume-Uni qui permet notamment à cette dernière de garder un contrôle sur le canal de Suez. La Palestine passe sous la domination de l’empire britannique et c’est d’abord cet empire qui validera l’idée d’un foyer national juif en Palestine, trahissant par là ses engagements à l’autodétermination pris vis-à-vis des peuples arabes de la région. La déclaration de Balfour de 1917 se justifie par une ribambelle d’intérêts impérialistes : instaurer une présence occidentale dans la région, neutraliser et contrôler les nationalismes arabes et ainsi pérenniser un accès aux ressources, endiguer l’influence de la France, pousser les États-Unis à s’engager dans la première guerre mondiale, etc.

L’immigration importante des juifs en Palestine, dans le cadre de ce projet politique nationaliste exogène, passe mal auprès des populations autochtones qui en saisissent l’essence, les tensions grandissent, la situation devient progressivement instable et l’empire britannique perd le contrôle de la situation. En 1947, peu de temps après l’attentat sioniste sur l’hôtel King David qui décima l’autorité mandataire britannique, le Royaume-Uni remet son mandat à l’ONU. Cette dernière doit donc décider de l’avenir de la Palestine. Nous sommes au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’humanité vient de prendre conscience de la barbarie nazie et les empires coloniaux sont encore largement intacts. Que pouvait donc bien peser le droit à l’autodétermination des Palestiniens dans ce cadre ? Rejetant la proposition palestinienne d’un État unique multiconfessionnel, cédant aux logiques ethniques et séparatistes sionistes et validant donc une entreprise coloniale, l’ONU propose un plan de partage. Ce plan va produire une redistribution des influences impérialistes dans la région. Les puissances locales sont contre ce plan, mais au niveau mondial, les grandes puissances le soutiennent. Les États-Unis bien sûr, et l’URSS aussi, pensant pouvoir profiter du soutien des juifs d’Europe de l’Est fraîchement installés en Palestine, et dans le but de contrecarrer les impérialismes occidentaux dans la région. Le vote du plan de partage à l’ONU se fait en deux étapes. Le 25 novembre 1947, la commission vote la mise à l’ordre du jour du plan : 25 voix pour, 13 contre, 17 abstentions et 2 absents. Cela signifie que le plan va pouvoir être voté à l’Assemblée Générale de l’ONU, mais aussi, qu’en l’état actuel des votes il serait rejeté. C’est la diplomatie, états-unienne notamment, qui va faire pression sur certains États pour faire passer ce vote. Le 29 novembre 1947, les résultats du vote sont : 33 voix pour, 13 contre, 10 abstentions et 1 absent. Les influences impérialistes ont eu raison de l’État unique en Palestine.

Pour l’URSS cependant, c’est la douche froide, les mouvements sionistes et le jeune État d’Israël se tournent vers l’Occident, et toujours davantage vers les États-Unis. L’impérialisme occidental n’a plus cessé de s’exercer en Israël depuis. Outre les coopérations économiques, politiques et militaires, on en trouve plusieurs exemples remarquables. La crise du canal de Suez est un exemple spectaculaire au sens où elle verra s’opposer les intérêts des anciennes puissances impérialistes à ceux des nouvelles. En 1956, le canal est nationalisé par l’Égypte, ce qui déclenche une attaque d’Israël, de la France et du Royaume-Uni, tous trois liés par un accord secret visant à protéger leurs intérêts économiques. En pleine guerre froide, les États-Unis et l’URSS ne peuvent s’accommoder d’une déstabilisation régionale : ils précipitent l’intervention d’une force d’urgence des Nations Unies et poussent rapidement au départ ces vieilles puissances impérialistes. Autre exemple, à peine quelque temps plus tard, la France, fournira secrètement l’accès à la technologie nucléaire (1957-1958) à l’État d’Israël, ce, dans le cadre d’une alliance contre l’Égypte accusée par la France de soutenir financièrement le Front de Libération National algérien. Cet accord ne peut se comprendre que dans la logique impérialiste française visant à défendre ses intérêts et son empire colonial de l’époque.

Mais c’est de toute évidence l’impérialisme états-unien qui va s’imposer dans la région et faire souffler le chaud et le froid au gré de la solidité de son implantation au Moyen-Orient. Riche en pétrole, cette partie du monde est une priorité stratégique des États-Unis qui entendent contrôler l’accès à cette énergie fossile cruciale. Il s’agit d’abord de garantir cet accès aux État-Unis, bien sûr, mais aussi de le garantir à ces alliés, perpétuant ainsi une vassalisation, tout en en limitant l’accès à ses ennemis et ainsi faire obstruction à leur développement. Israël, implanté au Moyen-Orient, zone occidentalo-compatible et pro-états-unienne est un atout considérable. Pour cette raison, cet État bénéficiera des largesses de toutes les administrations états-uniennes par l’intermédiaire de coopérations économiques, politiques et militaires. Au niveau économique et militaire, on peut citer les Mémorandum d’Entente États-Unis-Israël, avec des aides américaines renouvelées toutes les périodes de 10 ans (26,7, 30 et 38 milliards de dollars pour les dernières), supervision de recherche et développement d’armes, exercices militaires conjoints, flotte américaine stationnant à Haïfat, mise en commun des services de renseignements. Au niveau politique, jouant du bâton et de la carotte, les États-Unis poussent aussi les pays hostiles à Israël à normaliser leurs relations avec ce dernier. C’est le cas de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite ou encore récemment du Soudan, qui finissent par adopter une realpolitik pro-israélienne en contradiction avec les aspirations de leur peuple.

Comme on peut le voir au travers de ces quelques exemples, l’impérialisme occidental a su se servir efficacement de la création de l’État d’Israël pour satisfaire ses intérêts. Les coopérations entre Israël et les puissances occidentales, qu’elles soient de nature économique, politique ou militaire ont systématiquement renforcé cet État, au détriment de la Justice vis-à-vis des Palestiniens.

  • En Finir Avec L’injustice En Palestine

Au carrefour d’un nationalisme exogène, du racisme colonial et post-colonial, et des intérêts impérialistes, le peuple palestinien fait face à une situation extraordinairement complexe, et il se trouve au cœur d’un rapport de forces très défavorable à leur sort. Dans ce cadre, les Palestiniens ne peuvent compter que sur la solidarité des peuples du monde, sur les initiatives de la société civile et sur la radicalité et l’absence de complaisance des acteurs politiques qui défendent leur cause.

Dans cette exigence de radicalité, il s’agit d’admettre une fois pour toute, et de ne plus jamais y déroger, que la présence des Palestiniens est légitime en Palestine historique de la Méditerranée au Jourdain. Que la place d’un réfugié palestinien c’est sur les terres dont il est originaire, et nulle part ailleurs. Qu’après un siècle de dépossession, après le sang versé et la misère goûtée, les Palestiniens n’ont pas seulement le droit à la justice, ils ont aussi et surtout le droit à des réparations. Que les Palestiniens ne peuvent pas être tenus pour responsables d’un projet colonial qu’ils n’ont jamais demandé. Que les droits humains doivent toujours primer sur les logiques ethniques. Que les politiques colonialistes sont des entreprises aux logiques ethniques et aux multiples ramifications racistes. Que l’on ne viendra pas à bout des logiques colonialistes avec des propos incantatoires et des plans qui valident la colonisation. Qu’une solution à deux États c’est valider le résultat d’une entreprise coloniale, une dépossession et une multitude de crimes : une injustice. Qu’une structure étatique incapable de garantir une égalité des droits entre Israéliens et Palestiniens doit être démantelée. Que les intérêts impérialistes et les intrigues menés dans la région doivent être systématiquement dénoncés et stoppés.

Cette radicalité renouvelée doit s’incarner dans un antisionisme intransigeant, basé sur la dénonciation du nationalisme exogène et de la colonisation en Palestine, et qui ne doit pas céder une once de terrain à l’antisémitisme. Elle doit aussi s’inscrire dans un soutien aux luttes décoloniales et dans une condamnation sans complaisance de la colonisation européenne, vue comme une entreprise de domination ethnique et responsable d’innombrables crimes contre l’humanité. Cette radicalité se doit aussi de soutenir pleinement le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, basé sur le droit international, rejetant apartheid et colonisation israéliens, et soutenant le droit au retour des réfugiés palestiniens. Ce mouvement issu de la société civile palestinienne, qui a essaimé partout dans le monde, produit un réel rapport de forces à même de contraindre un jour Israël à respecter le droit international et à produire une solution digne pour les Palestiniens. Enfin, cette radicalité doit aussi s’incarner dans la dénonciation sans relâche de l’impérialisme occidental, et états-unien surtout, dans cette région du monde.

En ces temps difficiles, les Palestiniens peuvent compter sur le soutien des Jeunes Communistes de la Loire qui condamnent l’occupation, la colonisation et l’apartheid israéliens et réclament le droit au retour des réfugiés palestiniens. Les Jeunes Communistes de la Loire condamnent le plan Trump qui avalise la colonisation israélienne et bafoue le droit international, et ils condamnent fermement les projets d’annexion de la Cisjordanie par le récent gouvernement d’union nationale israélien.

Publié par JC42 dans Communiqués, International

LEURS SOUS, NOS MORTS : Le Capitalisme Tue, Préparons Un Autre Après !

À l’appel des Jeunes Communistes de la Loire et du Comité Antifa Saint Etienne : Création des Brigades de solidarité – Saint-Étienne

Voilà plusieurs semaines que le monde tourne au ralenti. En France, trois semaines de confinement se sont écoulées. Après les injonctions de Macron à ne renoncer à rien, le ton a changé : restez chez vous. Le télétravail balbutie et un pseudo enseignement à distance s’improvise dans la panique, dans la surcharge de travail surtout, pour les enseignants comme pour les élèves et les parents, accentuant les inégalités sociales et les difficultés scolaires d’une Éducation Nationale déjà si injuste. Les travailleurs précaires sont renvoyés, leurs contrats non-reconduits, sans aucune indemnité de compensation. Les entorses au droit du travail se multiplient. Les incohérences et les mensonges perdurent dans les discours gouvernementaux, tandis que leurs ordonnances attaquent ce qu’il restait de protection pour les travailleurs. Ceux qui sont confinés subissent les premières répercussions financières et psychologiques de l’isolement, et sont soumis à la surveillance et à la répression policière. Pendant ce temps les personnels de santé, les éboueurs, les aides à domicile, les caissiers et tant d’autres travailleurs restent en première ligne. De nombreux smicards sont désormais considérés comme les salariés essentiels qu’ils ont toujours été, mais qu’on n’a jamais voulu rémunérer. Macron les appelle des héros et incite à les applaudir mais il ne fournit à aucun les équipements nécessaires pour se protéger. Il les appelle des héros car il ne voit aucun problème à les laisser mourir en martyrs.

Cela fait des années que le personnel soignant conteste les politiques d’austérité menées par les gouvernements successifs qui ont voulu traiter l’hôpital comme une entreprise et la santé comme un bien spéculatif. Aucune réponse, hormis des matraques et du mépris. Pas faute d’avoir prévenu. «L’État compte les sous, on va compter les morts» : nous y sommes. Notre système social et de santé est en train de s’effondrer sur lui-même. Ou plutôt sur nous-mêmes. Leurs choix politiques nous ont condamnés. Nous n’avons pas de masques mais nous avons les preuves sous le nez. Dans les hôpitaux de la 7ème puissance mondiale en 2020, il y a pénurie de gel et de protections. La destruction de l’hôpital public, la casse de la Sécu et la privatisation de l’industrie sanitaire ont empêché tout dépistage massif, toute fourniture de matériel médical aux soignants, toute protection aux travailleurs exposés, tout moyen à la recherche. Et la mal-nommée «loi d’urgence sanitaire» a surtout donné tout pouvoir pour contourner le code du travail et les statuts de la fonction publique. Semaines de 60 heures, travail le dimanche, réduction du repos compensateur ; la voilà leur urgence. Ils n’apportent aucune réponse à la catastrophe sanitaire et piétinent les demandes des soignants: pas de budget, pas de matériel, pas d’embauche, rien. Rien sur la réquisition d’usines pour fabriquer du matériel médical, rien sur les tests de dépistage, rien sur les loyers et les factures que nous ne pourrons plus payer, rien sur les salariés forcés à poursuivre des productions non-vitales avec les risques que cela implique. Rien pour nous, rien pour les prolos, en bas-là. Rien pour les «gens qui ne sont rien». Mais 300 milliards pour garantir des prêts aux entreprises. Le système économique ou nos vies ; le gouvernement a choisi. Il y a longtemps que le capitalisme détruit et tue, mais cette fois il y a trop de morts en trop peu de temps et trop de preuves que c’était évitable. Dans son escalade au toujours plus, le capitalisme est démuni face à un imprévu ; cette pandémie est l’ultime révélateur de son échec. Le virus, c’est le capital.

La situation actuelle appelle de manière de plus en plus urgente à la résistance organisée et à la lutte pour un nouveau système. Il est désormais clair pour tout le monde qu’une société a besoin de constructions collectives pour fonctionner : des services publics, mais aussi des entreprises publiques. Nous avons besoin d’auto-suffisance alimentaire et de productions utiles, locales et planifiées, respectueuses des travailleurs et de la planète. Nous avons besoin de conditions de travail et de vie dignes et sûres. Le monde qu’ils nous imposent, c’est l’exact inverse : misère financière et sociale généralisée, surveillance et répression, course aux profits, écrasement des plus faibles, injustices, inégalités, exploitation, oppressions, aliénation, mépris de la vie. Nous valons mieux que ça, et dans toute son horreur cette pandémie nous le rappelle. Ils ont détruit nos services publics, vidé les stocks de matériel, supprimé des lits, menti, donné des protections aux bureaux de vote et des moyens aux entreprises plutôt qu’aux hôpitaux. Ils ont sacrifié des vies au nom des économies et des profits. Nous ne l’oublierons pas, nous ne le pardonnerons pas, nous ne les lâcherons pas. Nous pouvons vivre mieux.

Entre ce capitalisme à détruire et un idéal de société à construire, il y a un monde à faire émerger. Nous devons dès à présent construire des solidarités pour tenir et aider à tenir celles et ceux en première ligne, et esquisser ensemble un après possible, un après souhaitable. Un après sans eux. Surtout, pour lutter efficacement il faut lutter ensemble, c’est pourquoi nous proposons dès à présent de coordonner des actions de solidarité à destination des plus exposés et des plus fragilisés. Nous créons dès lors le groupe Facebook Brigades de solidarité – Saint-Étienne, conçu comme une plateforme de communication des besoins par les structures associatives déjà actives sur le terrain, ainsi que de mise en relation des demandes de toute personne dans le besoin et des propositions d’aide de tout volontaire. Courses et livraisons alimentaires, maraudes, assistance administrative, soutien scolaire, collecte et confection de protections à destination du personnel soignant… Oui, nous pouvons respecter les mesures de sécurité sanitaires tout en tissant des liens de solidarité concrète immédiate. Oui, nous pouvons rompre l’isolement sans trahir le confinement. Nous invitons toutes les personnes et toutes les structures qui le souhaitent à prendre contact avec nous via cette plateforme ou par mail (brigades.solidarite@gmail.com) pour s’engager à nos côtés dans ces actions de solidarité urgentes et nécessaires. Par ailleurs, nous appelons d’ores et déjà à ne reprendre ni le travail ni les cours à la sortie du confinement. Il ne doit pas y avoir de retour à la «normale». Nous appelons les stéphanois à une manifestation le jeudi suivant la sortie du confinement et nous attendons des syndicats l’annonce de grèves et de mobilisations partout en France.

À court termes nous revendiquons :

 la suspension immédiate et sans condition des loyers ainsi que des factures d’eau et d’énergie pour les particuliers
– la suspension des remboursements d’emprunt pour consommer ou se loger
– l’encadrement des prix de tous les produits de première nécessité
– la mise en place d’un programme public de distribution à domicile d’aide alimentaire et de matériel de prévention et de sécurité sanitaire
– le déblocage immédiat et sans condition de tous les moyens financiers et matériels demandés par les personnels de santé ainsi que l’embauche de personnel
– l’arrêt du travail et l’indemnisation des livreurs et de tous les salariés des industries non-vitales
– la protection sanitaire, contractuelle et financière des étudiants médicaux et paramédicaux réquisitionnés, l’arrêt du travail pour les autres apprentis et étudiants
– l’arrêt de l’enseignement et de la notation à distance, la validation d’office des examens pour tous les élèves et étudiants inscrits à un parcours de formation
– le maintien de tous les salaires à 100% et une indemnisation à 100% de leur ancien revenu pour tous les privés d’emploi et tous ceux qui ne peuvent plus exercer leur métier
– la suspension des licenciements et le renouvellement de tous les contrats de travail
– la réquisition des logements vacants et le relogement immédiat de toutes les personnes sans domicile fixe ou salubre
– la régularisation des demandeurs d’asile et des immigrés en attente de titre de séjour

A plus long terme :
– la titularisation de tous les personnels contractuels et stagiaires de la fonction publique
– l’abrogation de la réforme des retraites, de la réforme de l’assurance chômage et de toutes les mesures passées pendant le confinement
– la démission du gouvernement, la dissolution de l’Assemblée Nationale, et le jugement des responsables de la gestion catastrophique de cette pandémie
– la refonte et l’extension de la Sécurité Sociale en une seule et unique caisse, couvrant tous les risques de la vie, gérée uniquement par les travailleurs et pour les travailleurs
– le rétablissement et le rehaussement de l’ISF ainsi que la réquisition des fortunes et des biens de tous les exilés fiscaux
– des plans massifs de nationalisations et renationalisations démocratiques des grandes entreprises et entreprises des secteurs clés de l’économie
– la planification et l’orientation de la production ainsi que la redistribution des richesses en fonction des besoins

Aujourd’hui pour aider les innocents,
Demain pour faire payer les responsables,
Ne confinons pas la colère : organisons-la !

Face au Covid-19 et au capitalisme, solidarité et socialisme !

Publié par JC42 dans Actualités, Communiqués

LA JEUNESSE COMMUNISTE DE LA LOIRE CONDAMNE L’ATTITUDE IRRESPONSABLE DU FONDATEUR DU GROUPE SNF ET APPORTE SON SOUTIEN AUX SALARIÉS AINSI QU’AU SYNDICAT CGT SNF DE L’ENTREPRISE

 C’est avec stupeur que nous avons appris ces derniers jours dans la presse locale, que René Pich, fondateur et directeur général délégué de SNF, entreprise spécialisée dans le traitement des eaux à Andrézieux-Bouthéon, avait publié un communiqué interne à l’entreprise, informant qu’il avait importé de la chloroquine d’Inde, qui pouvait éventuellement être distribuée aux cadres de l’entreprise, en cas de contamination au Covid-19. Il est à noter d’ailleurs que Réné Pich avait agit en catimini, en n’envoyant cette note interne qu’aux cadres de l’entreprise et non à tous les salariés, mais fort heureusement le syndicat CGT a pu se la procurer avant de la dénoncer publiquement.

Au delà du débat actuel qui existe sur l’efficacité ou non de ce médicament, il nous parait totalement inouï et inconscient qu’un patron puisse ainsi jouer les apprentis-sorciers et pratiquer illégalement l’exercice de la médecine et de la pharmacie, mettant en danger la vie de ses salariés. D’autant que nous savons que la pratique de l’auto-médication, sans aucun avis médical et sans prescription de la part d’un médecin, a déjà causé des morts dans notre pays. Le fait que ces médicaments viennent illégalement d’Inde, via une commande internet, et qu’ils n’aient été soumis à aucun contrôle par les autorités de santé, ajoute à l’irresponsabilité de René Pich.

Dans ce contexte, nous saluons les organisations syndicales, et en particulier la CGT, qui par leur vigilance et leur réactivité ont permis de dénoncer cette pratique qui aurait pu s’avérer très dangereuse pour les salariés de l’entreprise. Depuis plusieurs mois et en particulier depuis le début de la crise sanitaire, le syndicat CGT SNF travaille d’ailleurs d’arrache-pied pour dénoncer les manquements aux conditions d’hygiène et de sécurité dans l’entreprise, ainsi que l’absence totale de dialogue social avec la direction et son mépris des salariés.

Ces derniers mois, Réné Pich avait notamment déjà fait parler de lui et s’était illustré par son mépris du danger, n’hésitant pas, en pleine crise sanitaire, à comparer les salariés qui souhaitaient rester confinés à des “rats”, à travers une autre note interne à l’entreprise.

À SNF et dans chaque entreprise, en France et dans le monde, toutes les mesures doivent être prises dès maintenant pour protéger la santé des salariés, en particulier l’arrêt immédiat de l’ensemble des installations et activités non essentielles aux besoins vitaux ! Les travailleurs n’ont pas à mettre leur vie en danger pour les profits capitalistes d’une bande d’exploiteurs !

Publié par JC42 dans Actualités, Communiqués
IMPÉRIALISME, BAS LES PATTES DU VENEZUELA! – Déclaration de la FMJD

IMPÉRIALISME, BAS LES PATTES DU VENEZUELA! – Déclaration de la FMJD

Aujourd’hui, alors que les contradictions de l’impérialisme ne cessent de s’aggraver et exposent les peuples à de nouvelles menaces et de nouveaux dangers, la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (FMJD) insiste sur la lutte continue des jeunes contre l’impérialisme, pour une société de paix, de progrès social et de justice et pour la fin de l’exploitation.

Cette situation s’aggrave dans toutes les régions du monde de différentes façons. En Amérique latine, les États-Unis et leurs alliés ainsi que l’Union européenne ont des objectifs évidents. Les intérêts impérialistes de dominer et de piller les ressources de l’Amérique latine et des Caraïbes sont clairement démontrés et s’expriment également par une ingérence systématique, soutenue par une offensive idéologique brutale, principalement par les médias.

Dans ce contexte, la République bolivarienne du Venezuela a été l’épicentre de cette attaque. En plus de vouloir contrôler les ressources énergétiques et la position géostratégique du pays, qui ont toujours été les principales cibles des impérialistes, ils veulent faire clairement comprendre qu’ils n’admettent pas le droit des peuples à choisir leur propre voie de développement en dehors de leurs intérêts hégémoniques.

L’intensification de l’agression économique et l’énorme soutien de la droite et des groupes fascistes par les États-Unis ne feront pas plier le peuple du Venezuela.

Nous dénonçons les menaces et les tentatives de violation de la souveraineté du Venezuela ainsi que le refus de reconnaître le président légitime Nicolás Maduro Moros.

Nous réaffirmons notre soutien au peuple vénézuélien dans sa lutte pour la sauvegarde de la souveraineté, de l’indépendance, de la stabilité, de la paix et du développement du pays.

Pour ces raisons, le Conseil Général de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique a pris la décision de lancer une campagne de solidarité, à la date historique du 14 juin, date de l’anniversaire du Commandant Ernesto Che Guevara, sous le titre “Impérialisme, bas les pattes du Venezuela”.

Dans ces circonstances, il est très important d’être conscient de toutes les sales attaques de l’impérialisme contre le Venezuela. Il est important que toute personne progressiste, démocratique et pacifiste puisse dénoncer ces attaques répugnantes des impérialistes. Dans un monde d’injustice, la solidarité est l’arme des peuples !

Publié par JC42 dans Actualités, Communiqués, International
Déclaration de la FMJD à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement

Déclaration de la FMJD à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement

Nous publions ci-dessous une traduction d’une déclaration de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, publiée le 5 juin 2019, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement :

Le 5 juin a été déclaré Journée mondiale de l’environnement par une décision de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

La destruction de l’environnement est une conséquence inévitable de la structure impérialiste du monde. Les cercles impérialistes, qui se préoccupent avant tout d’assurer leurs propres profits économiques sans se soucier des peuples, sacrifient l’environnement et l’avenir de la planète.

Depuis quelques années, une prise de conscience sur la pollution de l’environnement s’est fortement développée. Nous nous félicitons des manifestations massives qui mettent en avant des revendications contre la surexploitation de l’environnement et nous réaffirmons que la lutte pour la protection de l’environnement et en faveur des peuples ne peut être séparée de la lutte contre l’impérialisme et sa nature destructrice.

La responsabilité personnelle est également l’un des facteurs qui entrent en ligne de compte, mais nous demandons aux jeunes d’être prudents de ce côté-ci dans les discussions qui entourent l’environnement. Les classes dirigeantes du monde, l’impérialisme lui-même, déploient beaucoup d’efforts pour convaincre les peuples que la destruction de l’environnement serait de la faute de chaque individu séparément. Ils tentent ainsi de se dédouaner de leur propre responsabilité et de cacher les conséquences catastrophiques du mode de production impérialiste.

La FMJD croit que la seule solution pour mettre fin à l’exploitation ainsi à la pollution de l’environnement réside dans le renversement de l’impérialisme et dans la victoire finale des peuples. Dans cette direction, nous continuerons à lutter contre les causes profondes des guerres et de la destruction de l’environnement, pour la construction d’une société supérieure nouvelle, faite de paix et de justice sociale.

Publié par JC42 dans Actualités, Communiqués, International
NO TO NATO! NO TO WAR! DOWN WITH IMPERIALISM!

NO TO NATO! NO TO WAR! DOWN WITH IMPERIALISM!

Declaration of support for the Communist Party of Norway

On 25 October, a large-scale NATO exercise called “Trident Juncture” will begin, scheduled to run until 23 November.

This exercise, which is scheduled to take place in the North Atlantic, Iceland and Norway, involves nearly 50,000 soldiers, 150 aircraft, 65 ships and more than 10,000 land vehicles! This is the largest exercise of its kind since 2002.

“This realistic exercise is based on a scenario involving military intervention under Article 5 of the North Atlantic Treaty, which establishes the principle of collective defence.

Contributing to the Alliance’s long-planned and defensive posture, Trident Juncture 2018 will host several observers.”

(Army General Staff)

Despite statements about NATO’s “defensive” nature, the multiplication of this kind of exercise is an additional step in the escalation leading to imperialist war!

These declarations and exercises serve to promote acceptance of the possibility of war, increasingly affirming the possible use of Article 5 of the NATO Charter, which allows all its member countries to take “immediately, individually and in agreement with the other parties, such action as it deems necessary, including the use of armed force”. History shows us that the formation of so-called “defensive” alliances has always been a preparatory element for major imperialist wars, these alliances now waiting only for the pretext to enter into war!

In addition, the Trident Juncture 2018 exercise will also take place in Sweden and Finland, which are not members of NATO and therefore not in principle concerned by its famous Article 5 on collective “defence”.

This exercise is yet another provocation against Russia, with the stated aim of training for combat in cold and humid environments, with some exercises taking place within 500km of the Russian border. This comes after many other manoeuvres near various Russian borders, after countless economic sanctions and political provocations, after the establishment of NATO bases all around Russia.

NATO’s war against Russia, and potentially against other countries, has been under preparation for a long time. Intense propaganda is being developed to make us accept the idea that this war would be in our interest, as workers and members of the working classes. The imperialists are trying to scare us by using Putin’s image as a nuclear-armed madman that the free world should get rid of for its own safety. In this way they seek to make us accept war.

But this war is only being prepared in the interest of the Atlantic monopolies. It is the natural product of the general crisis of capitalism that has reached its imperialist, i. e. monopolistic, stage. The development of productive forces, of economic exchanges, is confronted with the limits of the market, unable to absorb all production. Investments no longer have outlets. To this must be added the crises in raw materials such as oil and gas, but also certain minerals essential to entire branches of the economy.

It is for these reasons and none other that NATO forces are seeking war: it is the imperialist monopolies that are seeking new markets, new opportunities, new manpower. They are also seeking to destroy part of the capital they have amassed, and to win the post-war reconstruction market!

We are not on the side of one or another imperialism. Refusing the war against Russia does not mean supporting Putin, the Russian government or the Russian monopolies. On the opposite, we support the workers of Russia, in particular the Russian Communist Workers’ Party, who are now fighting against the pension reform imposed by the government and the country’s monopolies, which is destroying one of the last legacies of the Soviet Union. Nothing separates the interests of workers in Russia, France and other countries. On the contrary, they have no interest in the war prepared by the imperialists on behalf of the monopolies and with the blood of the people!

We do not accept rhetorical comparisons with the Cold War put forward by the NATO side, which seek, through misleading analogies, to confuse people’s consciences, to equate communists and those fighting the war with supporters of the Russian government. We are also fighting the lies of the latter, who seeks to regain the prestige of the Soviet Union by appropriating the image of its leaders, by multiplying nostalgic statements about it while attacking the most elementary workers’ rights, acquired precisely through the construction of real socialism.

We denounce NATO as an imperialist war alliance, we demand a rupture with NATO, and then its dissolution!

France is the second largest contributor to the Trident Juncture exercise, behind the United States. This is in line with the logic of the French monopolies, which have chosen in recent years to operate more aggressively against workers in France and to advance their interests internationally. Since he came to power, Macron has systematically strengthened the French state’s involvement in NATO, developed imperialist interventions… All its international action has been aimed at strengthening the position of the French monopolies in the imperialist pyramid. We make no distinction between the increasingly frontal attacks on workers’ rights, the intensification of repression and the serious setbacks of democratic rights on the one hand, and the manoeuvres to facilitate capital exports, gifts to monopolies, imperialist interventions on the other! Against the workers and the working classes of France or against the peoples of other countries, we find the same enemy, with the same interests: the French monopolies seeking by all means to maintain their profit rates!

Contrary to a myth conveyed in particular by some left-wing forces, including the so-called “radical” ones, France is not a second-class imperialist country. It is one of the major pillars of the imperialist world system, a system that oppresses peoples and enslaves workers, that is at the root of wars, poverty, refugees, mass unemployment, that generates crises and endangers even the existence of humanity.

We denounce the capitalist class as the real cause of imperialist provocations and preparations for war, as well as all attacks on our rights! We recall that “war is the continuation of politics by other means”, and that the only policy of the French State is the policy of the imperialist monopolies!

We address our internationalist support to the Communist Party of Norway (NKP), which is today organizing a demonstration against the Trident Juncture exercises, against NATO, against war, and against imperialism. The struggle of our comrades is ours because we have the same enemies, the same interests and the same goals.

The real enemy of the workers is the imperialist system. We are fighting against monopolies, for the overthrow of capitalism through revolution and the establishment of workers and people’s power. Only the construction of socialism will make it possible to meet social needs, through the socialization of the means of production and the planning of the economy, while working for a world of peace, free from the capitalism that generates crises and war.

For revolution and socialism, organize your anger!
Publié par JC42 dans Communiqués, International