Une situation déplorable en Grèce

Les mouvements de contestation contre les élites européennes prennent de l’ampleur, notammentdans les pays mis sous tutelle par la “troïka” : Commission européenne, Fonds monétaireinternational et Banque centrale européenne. La classe ouvrière de ces pays réalise chaque jourdavantage la perversité de ce “plan de sauvetage” qui, comme par hasard, conduit à une misèreencore plus grande et renforce l’emprise des classes privilégiées sur la société. Un beau défi pour lavéritable gauche européenne !
En Grèce, il devient de plus en plus évident que, malgré les mesures d’austérité imposées aux plusdéfavorisés, il nous sera impossible de rembourser la dette extérieure du pays. Elle était de 127 % duPIB l’an dernier et, selon la Commission européenne, elle devrait atteindre 156 % en 2012. Il est doncévident qu’une certaine forme de faillite a bien été prévue par ce fameux plan de rigueur. Une faillitequi poursuit un double objectif : paupériser un peu plus les classes populaires afin de minimiser lespertes des détenteurs d’obligations, tout en imposant un nouvel ordre néolibéral. Car, lorsqu’onparle de “restructuration de la dette”, on entend faillite encadrée et on revient de fait aux “quatrelibertés” du traité de Maastricht (voté par notre ami jean luc et le synaspysmos) : libéralisation descapitaux, du marché du travail, des biens et des services.
Le dilemme auquel sont confrontées les classes laborieuses n’est pas “la faillite ou le sauvetage”,comme ces voyous du Pasok [le PS grec] arguent à tort, mais à une faillite contrôlée et imposée parune élite internationale et locale dans des conditions qui finiront par obliger les classes inférieures àpayer la dette.

kke

(Témoignage de Hélène T. Française résidente en Grèce)

Mourir à 30 ans

Des manifestations ont eu lieu hier suite aux incidents, ayant eu lieu lors de la manifestation généraledu 11 mai (un homme de 30 ans battu par des policiers qui est maintenant dans le coma).
Dans la période de crise économique mondiale, la Grèce est une des plus grandes victimes avec ungouvernement qui ne protège pas les droits des travailleurs face à la « volonté » du FMI et de l’unioneuropéenne.
Depuis l’année dernière, la Grèce a pu voir se dessiner de profonds changements socio-économiquesqui touchent le pays. On pourrait les résumer par la baisse des salaires et une augmentation du prix
de la vie quotidienne (par exemple lait, essence, ticket de bus…).
La réaction du peuple grec face à ces événements pourrait s’appréhender sous deux visages.
D’un côté, on attendait des mouvements sociaux et des manifestations plus intenses et régulières,mais le gouvernement avec un système répressif et des discours portant sur la peur à réussi à freinerla population et ses réactions. Les médias aidant à la propagation de cette idéologie sur tout le pays.Cependant, on remarque l’émergence du parti d’extrême droite qui gagne (comme en France) deplus en plus de voix. D’ailleurs, on peut se demander si dorénavant être « fasciste » en Grèce neserait plus perçu comme si honteux que cela mais serait vu comme un devoir, celui de « protéger » sapatrie et ses «compatriotes».
Mais d’un autre côté, l’indignation, le ras le bol du peuple s’affiche dans la rue à chaque occasionpossible, et on peut noter de nouveaux mouvements sociaux comme « den plironw » qui s’opposaitau paiement des péages et des transports en commun. Aussi, la solidarité avec la grève de la faimde 300 immigrés, et encore un exemple qui prouve que les liens qui unissent le peuple sont toujoursexistants. Mais, il est vrai que même les mouvements dans les universités, généralement un peu lecœur des mouvements, n’est plus si intenses pour le moment, que les dernières années. D’autrepart, dans les dernières grèves, on remarque que les travailleurs et les ouvriers organisent seulsleurs rassemblements parce qu’ils considèrent que les syndicats ne les représentent pas assez, qu’ilsseraient trop proches du gouvernement.
On a donc deux grandes tendances qui règnent sur le pays, l’une que l’on pourrait qualifierde « replis sur soi » dû à la peur de la crise économique qui expliquerait peut-être la montée du partid’extrême droite. L’autre tendance serait la poursuite des solidarités et des mouvements sociauxtant bien que mal face à un gouvernement qui ne fait pas preuve d’écoute voir même de répressionet semble totalement extérieur aux réactions et appels de son peuple.