Côte d’Ivoire et néocolonialisme

Communiqué du Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF)
sur la situation en Côte d’Ivoire :

Lundi 4 avril en début de soirée la force française Licorne a ouvert un nouveau front en attaquant le camp Gbagbo pour soit disant détruire son armement lourd.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France condamne une nouvelle fois fermement l’ingérence de la France dans les affaires Ivoiriennes. La France qui promeut une sortie belliciste du conflit au niveau interne (en soutenant unilatéralement le camp d’Alassane Ouattara et en l’encourageant à la guerre) et qui pousse à une intervention étrangère sur le plan international (au niveau de l’ONU). L’action que mène la France depuis la semaine dernière est illégale car elle n’est effectuée sous aucun mandat international, la résolution 1975 des Nations Unies ne parlant que de l’ONUCI. Le tour de passe-passe effectué depuis 24h pour reconnaitre la légitimité de la France à intervenir n’est qu’une caricature et doit être dénoncé comme étant contraire au droit international. Cette offensive ne peut qu’entrainer une hausse du nombre de victimes dans le pays.

Rappelons que la France est présente militairement en permanence dans tous les pays d’Afrique Sub-saharienne qui étaient avant colonisés et que son intervention déjà en 2004 avait entrainé un bain de sang laissant derrière lui un bel exemple de démocratie à l’occidentale. C’est cette même logique de “démocratie par les bombes” que l’on voudrait imposer aujourd’hui!
L’image de la France est souillée par cette logique va-t-en-guerre en Afghanistan, en Lybie et aujourd’hui en Cote d’Ivoire. Cette intervention participe au durcissement des relations entre les deux camps et à la déstabilisation du pays. Il est possible de trouver une issue pacifique au conflit telle que l’avait proposé l’Union Africaine en forçant les deux camps à se rassoir à la table des négociations ou en promouvant le désarmement immédiat et global des forces rebelles et miliciens au service de Ouattara ainsi que ceux au service de Laurent Gbagbo.
Nous pensons que les Ivoiriens sont à même de régler leurs problèmes sans ingérence de l’Occident et des grandes puissances qui n’a aujourd’hui abouti qu’à une évolution de la crise vers la guerre civile. Nous appelons au retrait immédiat de la force française Licorne de la Côte d’Ivoire, et soulignons l’importance d’une reprise des négociations organisée avant tout par les Ivoiriens, avec la médiation de l’Union Africaine.

Il semblerait que le chef d’état-major de l’armée loyale à Laurent Gbagbo, le général Philippe Mangou, ait déclaré que ses troupes avaient “arrêté les combats” et “demandé un cessez-le-feu” à la force onusienne. Quelque soit l’issue de cette guerre, la crise politique, institutionnelle, économique et sociale qui sévit en Côte d’Ivoire mettra des années à cicatriser. Il faut dès aujourd’hui s’attaquer aux enjeux fondamentaux que sont la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes sans ingérence extérieure et du droit des populations à gouverner leur propre destin sans être les victimes des décisions de quelques oligarques.
Les responsables des crimes de ces dernières semaines devront être traduits en justice et ceci inclut ceux qui jugent que le temps des colonies n’est pas encore révolu!