Le retour en force du conflit Nord Irlandais

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Chaque année, l’été est synonyme de violences en Irlande du Nord.

Pour rappel historique, cela fait des siècles que les Protestants et les Catholiques s’affrontent en Irlande. Affrontements quasiment totalement déplacés en Irlande du Nord (aussi appelée Ulster) depuis la naissance d’un État Libre d’Irlande en 1921 (avec le statut de dominion, c’est à dire un état autonome mais toujours au sein de l’Empire Britannique, ce statut a évolué en une République totalement autonome et indépendante en 1931) en ce qui concerne le sud et l’ouest de l’île.

L’Ulster est donc partagé entre Protestants Unionistes qui soutiennent l’appartenance de cette province au Royaume Uni et Catholiques Républicains qui ont vu avec regret l’Irlande du Nord restée Britannique lors de la partition de l’île en 1921 avec le Traité de Londres, qui a, comme dit précédemment, apporté l’indépendance d’une partie de l’île.

Chaque été, les Unionistes célèbrent, le 12 juillet, l’anniversaire de la bataille de la Boyne (en 1690) bataille après laquelle l’Irlande est tombée sous domination Protestante (malgré une forte majorité Catholique) par la Victoire de Guillaume III (ou Guillaume d’Orange) sur le Roi Catholique Jacques II d’Angleterre.

Cette année, ces violences estivales sont arrivées plus tôt que d’habitude. C’est en effet dans la nuit du 20 au 21 juin, qu’ont eut lieu à Belfast les premiers affrontements, alors qualifiés par la presse comme les plus violents depuis dix ans avec de gros dégâts matériels et de nombreux blessés. A ce moment là, aucun élément de réponse n’avait été donné quant à la raison de ces affrontements, a priori provoqués par des Protestants Unionistes ayant attaqué une enclave Catholique et en réponse de quoi les Républicains seraient sortis les affronter.

Ces émeutes se sont prolongées la nuit suivante, alourdissant encore le nombre de blessés. Cette nuit là, environ 700 personnes se sont battues, allant jusqu’aux cocktails Molotov. Ce ne sera que le matin que les forces de l’ordre arriveront à contenir ces centaines d’émeutiers se battant alors à mains nues.

Après ces deux nuits d’affrontements, le gouvernement nord-irlandais s’est inquiété du bilan, étant alors obligé de constater qu’il s’agit effectivement des événements les plus violents depuis 1998. Les violences avaient alors été plus ou moins réglées par l’Accord du Vendredi Saint, accord visant à mettre fin à la période dite des Troubles c’est à dire aux trente années (de 1969 à 1998) particulièrement sanglantes en Irlande du Nord. Cet accord, aussi nommé Accord de Paix, prévoit notamment la création d’une assemblée locale et d’un conseil des ministres, dirigé par un premier ministre. Il accorde aussi aux Nord Irlandais le droit de choisir leur nationalité : Britannique, Irlandaise ou les deux. Il est aussi demandé aux groupes paramilitaires de déposer les armes. Cet accord est largement approuvé par référendum en Irlande du Nord (à presque 75%) et en République d’Irlande (à 94%).

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L’UVF (groupe paramilitaire Protestant Unioniste) semble de plus en plus indiqué comme étant à l’origine de ces violences. Toutefois, après quelques jours d’accalmie, durant la nuit du 1er au 2 juillet, Belfast a une nouvelle fois fait face à des affrontements nocturnes, faisant six blessés parmi les forces de l’ordre, qui ont su, cette fois-ci, contenir rapidement les événements.

Enfin, le 12 juillet a été marqué par de nouvelles violences, déclarées par les Unionistes, allant, comme chaque année, provoquer les Catholiques dans leurs quartiers, souvent à Belfast. Depuis, les forces de l’ordre sont très attentifs aux émeutes et débordements susceptibles d’avoir lieu afin de contenir au maximum les violences entre Catholiques et Protestants…

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