G5 SAHEL, OUTIL DE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS EN AFRIQUE

Ce mercredi 9 Février 2021 s’est ouverte à N’Djamena une nouvelle séance du G5 Sahel. Le G5S est une alliance entre le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Son but officiel est d’assurer la sécurité et le développement de ces États.

Cette alliance est un instrument du gouvernement français pour assurer un meilleur contrôle économique, social et politique de la zone. Le G5S a été créé le 16 Février 2014 et son pendant militaire, la Force Conjointe, est de plus en plus indissociable de l’opération Barkhane depuis le début de celle-ci en août 2014. Ainsi les budgets et les opérations menées par le G5S le sont en fonction de ceux de l’opération Barkhane.

Avant la réunion préparatoire des experts du G5 cette semaine, Emmanuel Macron a rencontré individuellement chacun des présidents des différents pays de l’alliance. Il participera d’ailleurs à leurs côtés à la conférence plénière du G5 les 15-16 Février 2021.

Le G5S est un outil diplomatique aux côtés du Franc CFA, des pactes néo-coloniaux secrets, des innombrables bases militaires, pour la bourgeoisie française : malgré l’indépendance gagnée dans les anciennes colonies à partir des années 60, la bourgeoisie et l’État français ont tout fait pour maintenir leur contrôle sur ces pays.

Pour maintenir ses profits, la bourgeoisie française pille les ressources de ses anciennes colonies. Elle y délocalise ses entreprises pour y faire travailler les peuples à des salaires très faibles.

Avec le contrôle monétaire, elle contraint de nombreux pays dans un état de sous-développement industriel, se taillant un monopole d’exportation sur les produits manufacturés. Les pactes coloniaux rompus lors des indépendances sont parfois maintenus en secret, et donnent à l’ancienne métropole le monopole sur les importations de matières premières, achetées en dessous de leur prix réel.

En dehors des combats contre les forces armées en présence dans les différents pays, la présence militaire conjointe du G5S et de la France dans la zone permet un contrôle des populations. Elle sert également d’avant-poste pour l’impérialisme français toujours en recherche de mauvais coups, comme des opérations proches des champs de pétrole algériens. Car la défense des intérêts de la bourgeoisie française passe par la répression des mouvements progressistes et à fortiori des forces communistes.

Au Burkina Faso par exemple l’Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso – ODJ, qui mène une grande lutte contre l’impérialisme français est régulièrement visée par les militaires locaux et français. Les manifestants sont régulièrement arrêtés, les manifestations interdites et encadrés par l’armée locale et les soldats français. Il y a bientôt deux ans, deux militants de l’organisation ont été assassinés au Sahel et aucune justice n’a encore été rendue sur ces évènements.

Dans un cadre plus quotidien ce sont des soldats français qui patrouillent aux côtés des armées locales dans les marchés, autour des lieux de travail et qui rappellent à chaque citoyen des anciennes colonies du G5S que la France n’a jamais réellement rendu leur indépendance à ces pays.

Les militaires français de l’opération Barkhane se sont déjà illustrés pour avoir perpétré des crimes de guerre, des exactions démenties et couvertes par l’État-major et le gouvernement français. La dernière en date : le 5 janvier, lors d’un raid aérien « anti-terroriste » à Bounti au Mali, deux chasseurs de l’armée française ont craché leurs feux sur un mariage civil provoquant la mort atroce et répugnante de 19 villageois.

La présence terroriste au Sahel est le prétexte invoqué actuellement pour justifier l’occupation militaire française de ces pays. Mais cette présence militaire n’a d’autre objectif que d’assurer l’occupation économique et le pillage en règle des richesses des pays africains par les monopoles français, Areva-Orano, Total, Auchan, Lesieur, Bolloré… Le peuple travailleur du Sahel est pris en étau entre le terrorisme islamiste d’une part et une armée française de facto terroriste de l’autre dans une guerre qui, de plus en plus clairement, s’illustre comme celle de l’impérialisme français. Elle n’est ni la guerre des peuples du Sahel et moins encore celle de la jeunesse française qui forme les rangs des troupes d’occupation : ses pertes s’élèvent déjà à 47 depuis 2013 dans le cadre des opérations extérieures (OPEX) Serval et Barkhane, alors que dans les 20 dernières années c’est près de 300 soldats français qui ont perdu la vie dans les différentes guerres de la France à l’étranger.

Pour masquer la guerre menée par la France contre l’indépendance et la dignité des peuples travailleurs d’Afrique, la présence française est souvent évoquée sous le prisme de « l’aide au développement », de « l’engagement humanitaire », etc. Le G5S comprend lui-même un « Programme d’Investissement Prioritaire », soi-disant parce que les dirigeants du G5S et de l’État français souhaitent développer les pays pour mieux refouler les terroristes.

Cet argument pourrait séduire quand on sait que la misère qui donne un foyer fécond au terrorisme et la criminalité se combat avec du travail et des droits, quand on pense qu’il faut plus de profs et moins de policiers. Mais ce ne sont pas les plans dont nous parlons. Derrière l’aide au développement se cache la nécessité pour la bourgeoisie impérialiste française de créer les infrastructures nécessaires à ses affaires, d’utiliser pour cela l’argent de l’État, arrosant au passage divers obligés et amis dans des appels d’offres où des centaines de millions sont distribués.

Si la France soutient la construction de routes, de lignes électriques, de ports en Afrique, c’est pour convoyer les marchandises des monopoles français, et les alimenter en électricité. Si des écoles sont créées, c’est pour disposer d’une main d’œuvre mieux formée techniquement. Mais pas plus que l’État français n’a jamais lâché de réelle indépendance sans y être forcé par la lutte, il ne donnera pas de droits aux travailleurs d’Afrique sauf s’il y est forcé.

En tant que communistes nous dénonçons le G5S comme un outil de déstabilisation et de répression des populations des pays du Sahel, un outil de destruction des libertés et de la souveraineté des peuples, un outil de l’impérialisme français en Afrique. Nous soutenons toutes les initiatives populaires à l’encontre de manœuvres impérialistes françaises et des gouvernements complices de cette ingérence.

Dans notre pays, nous luttons aussi contre la bourgeoisie française qui nous exploite et qui dégrade chaque jour nos conditions de vie, nous plongeant dans la misère, l’isolement et la peur. Nous continuerons d’organiser la lutte contre l’impérialisme français au sein de la jeunesse populaire française, nous continuerons de dénoncer la responsabilité meurtrière de la bourgeoisie de notre pays.

Florence Parly, ministre des armées, Emmanuel Macron, président de la République, François Lecointre, chef de l’État-major des armées, François-Xavier Le Pelletier de Woillemont, général commandant de l’opération Barkhane sont des criminels de guerre, doivent-être considérés comme tel et jugés en tant que tel !

Plus un seul soldat français hors de France !
Fermeture de toutes les bases militaires françaises à l’étranger !

Jeunes travailleurs, lycéens, apprentis, étudiants de France, ne tombons pas dans les pièges et mensonges de la propagande militariste de la bourgeoisie, unissons-nous à nos camarades d’Afrique pour renverser l’impérialisme !
Pour la révolution et le socialisme, organise ta colère !


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