Révolution

Discours de notre secrétaire fédéral au rassemblement en hommage à Fidel Castro (30/11/16) + Historique de Cuba

Discours de notre secrétaire fédéral au rassemblement en hommage à Fidel Castro (30/11/16) + Historique de Cuba

Nous publions ci-dessous le discours prononcé au Rassemblement en hommage à Fidel Castro à Saint-Étienne, le 30 novembre 2016, par notre secrétaire fédéral, au nom de la Jeunesse Communiste de la Loire et de la Fédération de la Loire du Parti Communiste Français (ainsi qu’un bref historique de Cuba):

“Chers amis, chers camarades,

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris samedi matin le décès de notre camarade Fidel Castro. Même si depuis quelques temps nous pensions souvent à cette issue inévitable, la nouvelle a causé un choc immense. Nombre d’entre nous ont mis longtemps à réaliser, restant muets, dans une sorte de déni. Nous étions en colère, indignés. Cela semblait irréel. Comment une telle injustice a-t-elle pu avoir lieu? Ce vendredi 25 novembre nous a enlevé l’un des révolutionnaires les plus exceptionnels du siècle précédent et de ce début de siècle. Un homme si précieux, un esprit indispensable. Plusieurs parmi nous avaient l’habitude d’attendre ses écrits, qui paraissaient régulièrement dans la presse cubaine. Ses réflexions sur la situation géopolitique internationale, ses conseils pour une paix durable et pour la préservation de notre environnement. Nous ne pourrons plus jamais les attendre.

Non seulement l’annonce d’une telle nouvelle a été dure à encaisser, mais le traitement de cette information par certains de nos médias et hommes politiques a rajouté de l’écœurement à l’indignation. J’ai personnellement fui les journaux, les radios, les télévisions, qui se réjouissaient de la mort du Commandant Fidel Castro. Les propos tenus sur son compte étaient insupportables. Les annonces triomphantes de « la mort du terrible dictateur sanguinaire » et de « la fin du 20ème siècle à Cuba” m’ont révolté et nous ont tous révolté.

Voilà pourquoi nous avons tenu à nous rassembler ce soir. Face à la désinformation générale ambiante, nous souhaitons rappeler certaines vérités et honorer la mémoire de ce grand homme qui a dévoué sa vie à la lutte pour la justice sociale, pour la paix, contre les dominations impérialistes et capitalistes à Cuba, en Amérique Latine et dans le monde.

Cracher sur Fidel Castro, c’est cracher sur 12 millions de Cubains, mais aussi sur des centaines de millions d’êtres humains à travers le monde qui reconnaissent, comme nous ce soir, sa grandeur et son immense stature politique. L’Histoire contemporaine a définitivement été marquée par sa pensée, par sa lutte permanente pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas, pour défendre les plus pauvres, les plus exploités, pour parvenir à un monde plus équitable et juste. Cet homme qui vient de nous quitter, c’était un des plus grands révolutionnaires et dirigeants socialistes que le monde ait connu.

Certains prévoyaient depuis des années et annoncent de nouveau en grande pompe qu’avec sa mort, la Révolution qu’il a fondée et consolidée s’écroulera. Voilà encore une fois une belle manière d’insulter le peuple cubain, de mépriser le pouvoir des masses et de leurs idées, de piétiner la Révolution. Pourtant, au contraire, sa mort marquera une réaffirmation de ses valeurs, un engagement à poursuivre le chemin révolutionnaire et à construire une société plus juste et durable. Beaucoup se permettent de parler pour les cubains au lieu de leur donner la parole, mais ceux qui comme moi ont passé du temps sur place peuvent témoigner du respect et de l’estime dont Fidel jouissait auprès de son peuple. Que nos médias aillent là-bas pour constater si leurs prédictions s’avèrent vraies, si le peuple cubain est en train de fêter « la mort du tyran », si des débordements ont lieu, si la rue est le théâtre d’affrontements pour la chute du « terrible régime ».

Non. Qu’ils aillent à Cuba pour se rendre compte du silence, du choc et de la tristesse qui bercent l’île, d’habitude toujours si joyeuse et animée. Qu’ils aillent à Cuba, qu’ils filment les larmes des étudiants de l’université de la Havane. Qu’ils montrent les milliers de cubains qui font la queue pour aller saluer leur commandant une dernière fois, place de la Révolution. Qu’ils aillent en Amérique Latine, en Afrique, en Asie, rencontrer les médecins cubains en mission auprès des plus pauvres de cette terre, et qu’ils découvrent leur tristesse et leur amertume. Qu’ils lisent les millions d’hommages et messages de solidarité qui arrivent de toutes parts. Qu’ils comparent enfin la dignité des humbles qui pleurent sa mort, et l’indécence des puissants qui s’en réjouissent.

Fidel représente pour les peuples du monde entier celui qui a lutté victorieusement pour l’indépendance de son pays, qui a résisté pendant plus d’un demi-siècle à la guerre économique et médiatique menée par les États-Unis contre Cuba. Il a permis à sa toute petite île des Caraïbes, son petit pays ignoré et bafoué, de devenir l’un des plus grands, l’un des plus influents de l’Histoire contemporaine, de se hisser sur le podium mondial en matière de santé et d’éducation, de devenir une référence en termes de solidarité avec les peuples qui souffrent dans le monde, qu’il s’agisse du soutien aux mouvements de libération et de résistance en Algérie, en Palestine, en Angola, en Namibie, en Éthiopie, en Afrique du Sud, ou encore de l’aide médicale et humanitaire en Indonésie, en Bolivie, au Brésil, à Haïti…

Fidel Castro a sacrifié sa jeunesse et risqué sa vie pour libérer son peuple de la dictature de Batista, d’une époque où Cuba était le bordel des États-Unis, où 47% de la population active était privée d’emploi, où 44% n’avait jamais eu accès à l’école. Fidel Castro a restauré la souveraineté nationale. Il a restitué les entreprises au peuple en les nationalisant, et la terre aux paysans en la redistribuant. Il a éradiqué la misère et l’analphabétisme. Il a créé les meilleurs systèmes de santé et d’éducation du Tiers Monde, accessibles à tous, gratuitement, sans conditions.

La Révolution cubaine menée par Fidel Castro c’est 135 000 médecins en mission bénévole dans 102 pays différents pour soigner plus de 100 millions de personnes, un système de médecine complètement gratuit, sur le podium des meilleurs systèmes de santé du monde, avec 6,4 médecins pour 1000 habitants (le double de la France), 4 vaccins contre le cancer, l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant… Mais la Révolution cubaine c’est aussi l’accès totalement gratuit à la culture et à l’éducation pour tous, le 2ème meilleur système d’éducation mondial, 99,9% d’alphabétisation… La Révolution cubaine c’est tout simplement 54% du budget national dédié aux services publics primaires (éducation, santé, culture), un taux de développement humain parmi les plus élevés au monde, le plus faible taux de mortalité infantile d’Amérique et aucune malnutrition infantile, le « paradis international de l’enfance » selon les termes d’un récent rapport de l’UNICEF, car enfin, 200 millions d’enfants dorment dans les rues à travers la planète et aucun n’est cubain.

Alors oui, la mort de Fidel est un drame. Pour le peuple cubain, pour les peuples d’Amérique Latine, pour tous les peuples du monde. Mais nous ne laisserons aucun ennemi des peuples transformer ce drame en triomphe. Quel triomphe? Qu’ont-ils gagné et que célèbrent-ils ceux qui se réjouissent aujourd’hui? Fidel a changé son pays, son continent, et la face du monde. Fidel a survécu à 638 tentatives d’assassinat, à 10 présidents des États-Unis, à la Guerre Froide et à la Période Spéciale. Fidel est mort oui, mais après avoir écrit l’Histoire. Fidel est mort, mais sur sa terre et auprès de son peuple, selon ses propres termes. Fidel est mort, mais ils ne l’ont pas tué. Fidel est mort, mais pas ses idées, pas Cuba, pas la Révolution. Il est parti, tranquillement, laissant derrière lui un peuple révolutionnaire déterminé à ne jamais revenir en arrière, et c’est bien la preuve qu’il a vaincu. Il reste derrière lui une flamme énorme; celle de l’espoir, de la lutte, de la Révolution. Il ne l’entretiendra plus, mais nous serons des millions à porter son flambeau.

Alors, que ceux qui se réjouissent de sa mort sachent qu’ils n’ont rien à fêter, car ils n’ont rien gagné. C’est Fidel qui a gagné. C’est nous tous. Fidel nous a quittés mais il vivra toujours dans nos mémoires, dans nos cœurs, dans nos idéaux, dans nos luttes. Fidel Castro n’est plus là physiquement, mais le voilà immortel. Nous maintiendrons notre engagement, fiers de l’héritage qu’il nous a laissé, et nous continuerons de lutter pour un monde meilleur. Ce soir et pour toujours, nous nous associons à la peine du peuple cubain et nous resterons à ses côtés, pour la poursuite du socialisme, la levée de l’embargo américain et la restitution de Guantanamo.

VIVA LA REVOLUCION, VIVA CUBA LIBRE, VIVA FIDEL!”

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Historique de Cuba:

Comment parler de Fidel sans parler de Cuba?

L’occupation de Cuba par l’Espagne débute en 1514, accompagnée de l’exploitation de minerais et de l’esclavage d’indigènes et de noirs africains. Au 19ème siècle, la persistance de l’esclavage et la multiplication des crises économiques capitalistes font éclater les contradictions entre colonisateurs et colonisés. Refusant le réformisme offert par l’Espagne et l’annexionnisme proposé par les Etats-Unis, les cubains entament la lutte armée pour conquérir leur indépendance et leur souveraineté. Une 1ère guerre a lieu de 1868 à 1878 mais il en faut une 2nde pour permettre la victoire du peuple cubain. En 1897 sa victoire se dessine, les Etats-Unis entrent dans la guerre l’année suivante et prennent l’île sous tutelle à la fin des combats.

L’occupation de Cuba par les Etats-Unis débute en 1899. Ils s’approprient de grandes exploitations, maintiennent la monoproduction sucrière et la multi importation de produits états-uniens, débutent l’occupation de Guantanamo. Cuba devient le bordel des Etats-Unis. 47% de la population active est privée d’emploi, 44% n’a jamais eu accès à l’école. Appuyées par la CIA, les dictatures se succèdent.

Fulgencio Batista arrive au pouvoir en 1934. Soutenu sans concession par les Etats-Unis, il détient tous les pouvoirs. Son régime est marqué par la corruption, l’injustice sociale et la répression. De jeunes révolutionnaires commencent à s’organiser pour renverser le dictateur dès 1952. Parmi eux, un jeune avocat : Fidel Castro.

Le 26 juillet 1953 il dirige 123 jeunes dans l’attaque de la caserne militaire de la Moncada. L’assaut échoue mais seuls 5 tombent au combat. 61 sont torturés à mort ou fusillés. Les survivants sont condamnés à des peines de prison. 15 ans pour Fidel, qui assure seul sa défense dans ce fameux discours : « Condamnez-moi, peu importe, l’Histoire m’acquittera ». Les manifestations populaires se multiplient pour le soutenir, obligeant Batista à tous les amnistier. Fidel, son frère Raul et les autres, sortent de prison en 1955. Ils s’exilent aux Etats-Unis puis au Mexique. Là, ils rencontrent Ernesto Che Guevara, Camilo Cienfuegos, Juan Almeida… Le 2 décembre 1956 ils sont de retour à Cuba, à bord d’un vieux yacht en bois, le Granma. La traversée se passe mal et ils sont traqués dès leur arrivée par l’armée de Batista. Sur les 82 de l’expédition, seule une dizaine de rebelles sont encore en vie quand la guérilla débute véritablement contre l’armée régulière qui compte, elle, 70 000 hommes.

Fidel organise et conçoit toute la stratégie du M-26, le mouvement issu de l’assaut de la Moncada, qui coordonne l’insurrection. Ses rangs gonflent jusqu’à 800 combattants. Ils remportent de nombreuses victoires malgré l’infériorité numérique. En automne 1958 l’armée rebelle prend Santiago, la 2ème ville du pays, puis Santa Clara. Le général Cantillo, proche de Batista, tente de négocier l’appui de Fidel Castro pour un coup d’Etat. Fidel refuse. Le 31 décembre, Batista fuit le pays avec 40 millions de dollars, laissant Cantillo au pouvoir. Une grève générale est organisée pour soutenir les troupes révolutionnaires. Acclamé en héros, Fidel proclame le triomphe de la Révolution le 1er janvier 1959.

Il devient commandant en chef des forces armées. Les 1ers cours d’alphabétisation sont dispensés dans tout le pays, les casinos et les bordels sont fermés, les compagnies agricoles américaines sont chassées, la terre est redistribuée aux paysans, les transports et télécommunications sont nationalisés, les loyers baissent de 30 à 50%… Fidel devient Premier Ministre. Il réchappe alors aux premières tentatives d’assassinat contre lui, les premières d’une longue série. Il fait baisser le prix des médicaments et augmenter les capacités et le budget des hôpitaux. Mais devant les critiques internationales, il finit par démissionner. Des manifestations populaires de soutien s’organisent. En juillet, plus de 10 000 paysans à cheval entrent dans la capitale pour réclamer son retour. Fidel reprend son poste et les réformes reprennent. Peu à peu le gouvernement nationalise 90% du secteur industriel et 70% des terres agricoles. Des progrès considérables continuent d’être faits en matière de santé et d’éducation. L’analphabétisme est éradiqué en moins d’un an.

Les Etats-Unis ne supportent plus cette révolution socialiste sous leur nez. Ils tentent un débarquement le 17 avril dans la Baie des Cochons. Le peuple cubain se mobilise et renverse en moins de 72 heures les troupes entrainées par la CIA. 8 mois plus tard les Etats-Unis mettent en place un embargo économique et commercial contre l’île pour « provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement » selon les propres mots de Lester Mallory, ancien secrétaire d’Etat américain. L’embargo, aussi appelé le blocus, s’assouplit et se durcit par périodes, au gré des changements de Présidents à la Maison Blanche. Il comporte parfois des restrictions sur l’importation d’aliments, de médicaments ou de matériel médical. Gigantesque frein pour l’économie cubaine, invalidé et condamné chaque année par un vote à l’ONU, le blocus est encore maintenu illégalement aujourd’hui, ce qui en fait le plus long de l’Histoire de l’Humanité.

En 1976 Fidel est élu Président. L’Assemblée Nationale le renouvelle dans ce poste jusqu’en 2008. Il fait poursuivre les efforts en termes d’éducation et de santé, de même que les actions de solidarité internationale. Cuba a soutenu les mouvements de libération et de résistance en Algérie, en Angola, en Namibie, en Ethiopie, en l’Afrique du Sud… Cuba a envoyé et continue d’envoyer de l’aide médicale et scolaire dans toute l’Amérique Latine et ailleurs.

Lors de la chute de l’URSS et du bloc de l’Est, tout le monde prédit la fin du socialisme cubain. Cuba exportait vers ces pays 63% de son sucre, 76% de son nickel, 95% de ses agrumes, et importait en retour 63% de ses aliments, 96% de ses matières premières, 98% de ses combustibles. Fidel appelle cette sombre époque la « Période Spéciale », où les commerces sont vides, les transports à l’arrêt, et l’électricité coupée jusqu’à 15h par jour. Mais aucune école ni aucun hôpital ne ferme, et aucun emploi n’est supprimé. Toutes les valeurs de la Révolution sont sauvegardées. Inspiré par Fidel, le peuple cubain illustre sa force idéologique, son unité et sa fierté. Cuba tient bon et la relance de l’économie s’amorce dès 1994. Jusqu’à aujourd’hui, et pour longtemps encore, Cuba résiste.

 

Publié par Jeunes Communistes de la Loire dans Communiqués, International
Centenaire de la Révolution d’Octobre – Le socialisme,  une exigence pour aujourd’hui et pour l’avenir (RÉSOLUTION DU CC DU PCP)

Centenaire de la Révolution d’Octobre – Le socialisme, une exigence pour aujourd’hui et pour l’avenir (RÉSOLUTION DU CC DU PCP)

RÉSOLUTION DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE PORTUGAIS

Centenaire de la Révolution d’Octobre Le socialisme, une exigence pour aujourd’hui et pour l’avenir

18 Septembre 2016

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L’année 2017 marque le centenaire de la Révolution Socialiste d’Octobre 1917.

La Révolution d’Octobre est l’événement majeur du processus historique d’émancipation des exploités, des opprimés, des travailleurs et des peuples, un processus marquée par des événements révolutionnaires importants depuis l’ère des sociétés primitives, en passant par l’esclavage, le féodalisme puis le capitalisme

Après des milliers d’années de sociétés dans lesquelles les systèmes socio-économiques étaient fondées sur l’exploitation de l’homme par l’homme, la Révolution d’Octobre a ouvert une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité, l’ère de la transition du capitalisme au socialisme. Ce fut la première révolution qui a entrepris l’édification d’une société sans exploiteurs ni exploités, au travers de vastes transformations démocratiques dans les domaines politiques, économiques, sociaux et culturels, assurant le progrès social et la justice, et correspondant aux aspirations des travailleurs et des peuples.

A l’époque où nous vivons, suivant l’évolution du XXe siècle et 100 ans après la Révolution d’Octobre, alors que le système capitaliste, avec son caractère exploiteur, oppressant, agressif et prédateur et avec les conséquences tragiques qu’il entraîne, est affligé d’une crise structurelle qui ne fait qu’empirer, il est devenu d’autant plus évident que le capitalisme est responsable des problèmes croissants et des dangers auxquels est confronté l’Humanité. La réalité du monde prouve aujourd’hui l’importance et la portée des objectifs de la Révolution d’Octobre et affirme le socialisme comme une exigence pour aujourd’hui et pour l’avenir.

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Commémorer le centenaire de la Révolution d’Octobre , c’est affirmer celle-ci comme l’accomplissement le plus avancé dans le processus millénaire de libération de l’Humanité de toutes formes d’exploitation et d’oppression.

Commémorer ce centenaire, c’est exposer la nature du capitalisme, avec ses fléaux sociaux dramatiques et les menaces qu’il pose pour la vie des peuples et pour la survie même de l’Humanité. C’est mettre en évidence la pertinence et la validité du socialisme, réaffirmer le besoin et la possibilité d’un dépassement révolutionnaire du capitalisme, par le socialisme et le communisme.


Commémorer ce centenaire, c’est valoriser le rôle de la classe ouvrière, des travailleurs et des peuples, dans la transformation de société. C’est souligner la force qui résulte de leur unité, de leur organisation et de leur lutte. C’est réaffirmer que le succès de la résistance contre l’offensive actuelle par le grand capital et par l’impérialisme ainsi que l’accomplissement de leur émancipation sociale et nationale, se trouvent dans leurs propres mains.

Commémorer la Révolution d’Octobre, c’est rendre hommage à ceux qui l’ont fait et faire valoir les grandes réalisations politiques, économiques, sociales, culturelles, scientifiques, technologiques et civilisationnelles du socialisme en Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS) ainsi que son immense contribution à l’avancement de la lutte émancipatrice des travailleurs et des peuples.

Commémorer ce centenaire, c’est faire bon usage des enseignements, inconnus auparavant, des processus de construction du socialisme en Union soviétique et dans d’autres pays, des succès et des défaites, des avancées et des reculs, de toute la longue lutte qui les a précédé, comme des expériences importantes qui enrichissent et inspirent la lutte en cours pour le socialisme et le communisme.

Commémorer la Révolution d’Octobre c’est, sur la base du Marxisme-Léninisme, prendre l’initiative et s’opposer à l’offensive idéologique contre le socialisme et le communisme, en insistant sur les racines et le rôle de l’anti-communisme et de l’anti-soviétisme, en tant qu’outils du capital dans la lutte des classes.

La Révolution d’Octobre et l’expérience historique ultérieure de la construction du socialisme ne devraient pas être célébrés comme de simples dates historiques, d’événements figés dans le passé, mais plutôt comme une source d’enseignements importants et comme un exemple de transformations et de conquêtes qui peuvent se refléter à notre époque et qui mettent à jour la pratique révolutionnaire d’aujourd’hui, tout en la projetant dans l’avenir.


Commémorer la Révolution d’Octobre, c’est affirmer que l’avenir n’appartient pas au capitalisme, il appartient au socialisme et au communisme.

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Le 7 novembre 1917 (le 25 octobre selon l’ancien calendrier russe), le prolétariat russe, avec le rôle d’avant-garde du Parti Bolchevique, guidé par une théorie révolutionnaire, avec la contribution notable de Lénine, a pris l’avenir dans ses propres mains. Il a accédé au pouvoir et a lancé, dans une révolution victorieuse, les fondations d’une nouvelle société, dans un pays qui avait été ravagé par une guerre impérialiste (la Première Guerre mondiale) et avec un peuple qui subissait alors l’exploitation, la répression, la faim et l’analphabétisme.

La révolution incarnait les aspirations de la lutte millénaire des exploités et des opprimés, depuis les révoltes d’esclaves de l’Antiquité, en passant par les révoltes paysannes du Moyen Age, par la Révolution française de 1789 – qui faisait partie intégrante de la défaite de la féodalité et de l’avènement du capitalisme – jusqu’aux insurrections ouvrières du 19e siècle.

La Révolution d’Octobre avait, comme signes avant-coureurs historiques, dont elle a tiré des leçons importantes, la Commune de Paris en 1871 – bien que de courte durée, ce fut la première expérience historique de conquête et d’exercice du pouvoir par le prolétariat, qui présentait une supériorité évidente sur le plan de la démocratie politique ; la Révolution russe de 1905 – la première grande révolution populaire avec un rôle organisée de la classe ouvrière et des travailleurs; et la Révolution de Février 1917, qui marqua la fin du pouvoir tsariste, avec une classe ouvrière déjà expérimentée, dont une partie était déjà sur le plan organisationnel et idéologique prête à assumer la direction des masses ouvrières et populaires à la lutte pour la prise de pouvoir.

La Révolution d’Octobre a entrepris la tâche de mettre fin à toutes les formes d’exploitation et d’oppression sociale et nationale, et a significativement adopté, comme premières mesures, les décrets sur la paix et sur l’abolition de la propriété privée de la terre.

La Révolution d’Octobre fut un accomplissement révolutionnaire exaltant, qui surmonta des situations complexes et résista à de nombreuses difficultés. Les boycotts, le sabotage, l’intervention de puissances impérialistes, la guerre civile, le blocus économique, la trahison et, malgré tout, à travers ce processus irrégulier et mouvementé, elle réalisa les aspirations et les rêves des travailleurs, des exploités, des opprimés, des discriminés, ouvrant la voie à la construction d’une société jusque-là inconnue de l’humanité.
La révolution socialiste a transformé l’ancienne Russie arriérée des tsars en un pays très développé, capable de contenir, comme elle l’a fait pendant des décennies, l’objectif de domination à l’échelle mondiale de l’impérialisme.

L’URSS, dans un laps de temps historiquement court, a eu un développement industriel et agricole important, éradiqué l’analphabétisme, généralisé l’accès à l’éducation et aux sports , supprimé le chômage, assuré la santé publique et la protection sociale, garanti et promu les droits des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées, élargi l’impact des mouvements d’avant-garde artistique et des formes de création et de réalisation culturelle, atteint des niveaux scientifiques et technologiques élevés, et mettant en pratique des formes de participation démocratique des travailleurs et des masses populaires, a entrepris de résoudre la question complexe des nationalités opprimées, a fait s’élever les valeurs d’amitié, de solidarité, de paix et de coopération entre les peuples.

L’Union soviétique a été le premier pays au monde à mettre en pratique, ou développer comme aucun autre, des droits sociaux fondamentaux, tels que le droit au travail, la journée maximale de travail de 8 heures, les congés payés, l’égalité des droits entre hommes et femmes dans la famille, dans la société et au travail, les droits de maternité et de protection, le droit à un logement, les soins médicaux gratuits, une sécurité sociale universelle et gratuite et l’éducation gratuite. L’Union soviétique a mené des réalisations d’avant-garde pour l’humanité, comme celle d’envoyer le premier satellite artificiel dans l’espace – Spoutnik – ou d’envoyer le premier homme dans l’espace – le cosmonaute Youri Gagarine.
L’Union soviétique, le peuple soviétique, sous la direction du Parti communiste de l’Union soviétique, a réalisé des succès et des conquêtes de grand impact international, qui ont stimulé la lutte des travailleurs et des peuples du monde entier.

Sous l’impact de la victoire de la Révolution d’Octobre, de nombreux partis communistes ont été créés partout dans le monde, le mouvement communiste international a surgi, le mouvement ouvrier et ses idéaux sont devenus plus forts, les idéaux du marxisme-léninisme ont été propagés parmi les masses – comme au Portugal, où le 6 Mars 1921, le Parti communiste portugais a été fondée.
L’URSS, le peuple soviétique, l’Armée rouge, ont apporté une contribution décisive à la victoire sur le Nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, dans une lutte héroïque qui leur a coûté plus de vingt millions de vies.

Après la victoire sur le nazisme, et en raison de son exemple et de son prestige énorme, en raison de la force des idéaux du socialisme qu’elle projetait, et en raison de sa solidarité et de son activité dans les affaires internationales, l’URSS a apporté un soutien majeur aux peuples qui ont choisi et se sont battus pour l’édification de sociétés socialistes, à la lutte et à la conquête par des millions de travailleurs de droits et de libertés dans les pays capitalistes, à la dynamique de lutte du mouvement de libération nationale, à la chute du colonialisme et à la conquête de l’indépendance pour de nombreux peuples et nations qui, pendant des siècles, ont été soumis à un joug colonial.


L’Union soviétique
a été solidaire des communistes et du peuple portugais en lutte contre la dictature fasciste au Portugal, et de la Révolution des Œillets d’Avril 1974 – un exploit du peuple portugais, une affirmation de la liberté, de l’émancipation sociale et de l’indépendance nationale.

L’URSS et le système socialiste ont été un facteur souvent décisif pour des réalisations et des avancées qui étaient, pour la première fois, gagnés par les travailleurs et les peuples en lutte à l’échelle mondiale pour leur émancipation.

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La disparition de l’URSS et les défaites du socialisme en Europe de l’Est, dont les causes ont été analysées par les 13ème, 14ème et 18ème Congrès du PCP, ont eu un impact négatif indéniable et profond sur l’équilibre mondial des forces, sur la conscience des masses et sur le développement de la lutte pour le socialisme. Une énorme régression des conditions politiques, économiques, sociales et culturelles des peuples de ces pays et des autres peuples du monde a eu lieu.
L’évolution du monde après les défaites du socialisme a ainsi révélé d’avantage l’importance des réalisations historiques du socialisme et des progrès civilisationnels qui lui sont associés, et a souligné la supériorité de ce nouveau système social dans la résolution des problèmes et dans la concrétisation des aspirations des peuples.

La nature du capitalisme n’a pas changé, et la nécessité de son dépassement révolutionnaire persiste. Le vingtième siècle n’a pas été celui de la «fin du communisme», mais le siècle dans lequel le communisme est né comme une société nouvelle et supérieure.

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La situation actuelle du monde révèle le caractère exploiteur, agressif et prédateur du capitalisme.

Submergé par sa crise structurelle, le capitalisme n’a plus rien à offrir aux peuples que toujours plus d’accumulation, de centralisation et de concentration des richesses, une exploitation accrue, toujours plus d’inégalité sociale et d’injustice, des attaques contre les droits sociaux et du travail, le déni des droits et des libertés démocratiques, le pillage et la destruction des ressources, des ingérences et des agressions contre la souveraineté nationale, le militarisme et la guerre, qui au stade impérialiste d’aujourd’hui, sont menés sur tous les continents.

Des millions de travailleurs sont poussés au chômage, dans la précarité, dans les formes les plus violentes de l’exploitation. Des millions d’êtres humains sont privés de leurs droits fondamentaux, et laissés à la pauvreté, la faim, la malnutrition et soumis au travail infantile, au travail d’esclaves et à toutes sortes de trafics. Des millions d’êtres humains sont victimes d’agressions impérialistes et fuient la guerre et la destruction. Des peuples entiers sont condamnés au sous-développement, à la dépendance, et à l’oppression nationale.

Le capitalisme, de par sa nature, est incapable de surmonter ses contradictions irrémédiables – en particulier entre le capital et le travail, entre le caractère social de la production et son appropriation privée et se lance dans une concentration inexorable du capital entraînant un désordre productif. Désirant ardemment l’appropriation et la concentration de capitaux, le capitalisme non seulement ne donne pas de réponses aux problèmes de l’humanité, mais bien au contraire comme il s’approprie et instrumentaliste l’immense potentiel ouvert par le travail, le progrès et le développement scientifique et technologique, il augmente l’injustice sociale, les contradictions et les inégalités. Le capitalisme est un système qui se heurte en permanence avec les besoins, les intérêts et les aspirations des travailleurs et des peuples.

Plus que jamais, le socialisme apparaît avec une pertinence redoublée comme une exigence du processus d’émancipation des travailleurs et des peuples

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Le PCP fixe comme objectif pour le peuple portugais la construction d’une société socialiste, basée sur la réalité et l’expérience de la révolution portugaise, et en assimilant de manière critique l’expérience révolutionnaire du monde.
En proposant son programme «Une démocratie avancée – Les valeurs d’Avril à l’avenir du Portugal», le PCP considère que la matérialisation de ce projet – une démocratie économique, sociale, politique et culturelle – est un processus de transformation et de développement profond de la société portugaise. Cependant, comme le programme le spécifie, «la liquidation de l’exploitation capitaliste est une tâche historique qui ne peut être atteint qu’avec la révolution socialiste».

Le PCP réaffirme la nécessité de passer avec détermination par toutes les phases et les étapes nécessaires pour atteindre cet objectif suprême. Les batailles d’aujourd’hui pour protéger, restaurer et obtenir des droits, pour une rupture avec les politiques de droite et pour parvenir à une politique patriotique et de gauche, font partie intégrante de la lutte pour une démocratie avancée, de la même manière que celle-ci fait partie intégrante de la lutte pour le socialisme.

Dans son Programme, le PCP « déclare comme objectifs fondamentaux de la révolution socialiste au Portugal, l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, la création d’une société sans classes antagoniques, inspirées par des valeurs humanistes, la démocratie comprise comme complémentaire dans tous les aspects économiques, sociaux, politiques et culturels du pays, avec la participation permanente et créative des masses populaires dans tous les aspects de la vie nationale, l’augmentation constante du bien-être matériel et spirituel des travailleurs et du peuple en général, la suppression des discriminations, des inégalités, des fléaux sociaux et de l’injustice, la réalisation de l’égalité des droits entre hommes et les femmes et l’assurance de la participation des jeunes dans la vie du pays, en tant que force sociale dynamique et créative ». Et il ajoute que « dans le cadre de ces objectifs fondamentaux, le système socialiste au Portugal prendra inévitablement en compte les spécificités et les originalités qui en résulteront, pas seulement la réalité objective du pays, mais aussi les formes concrètes que la lutte des classes prendra jusque-là, ou encore les évolutions économiques, sociales, culturelles et politiques, et enfin la réalité de la conjoncture internationale ».

Fidèle à ses idéaux de libération, nous célébrons le centenaire de la Révolution d’Octobre, dont les valeurs ont cultivé des racines profondes et sont une demande pour aujourd’hui, des valeurs qui se projettent dans l’avenir comme des objectifs, des expériences et des aspirations pour l’avenir du Portugal et de l’Humanité.

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Le Comité central du Parti communiste portugais décide que les commémorations du centenaire de la Révolution d’Octobre aura lieu sous le slogan «Centenaire de la Révolution d’Octobre – Le socialisme, une exigence pour aujourd’hui et pour l’avenir». Le programme de ces commémorations sera révélé lors d’une séance publique qui aura lieu le 7 Novembre de l’année en cours.
Le programme des commémorations aura lieu durant toute l’année 2017, avec un point culminant à la réunion du 7 Novembre – jour du centenaire – et se terminera le 9 Décembre, avec un événement intégrant une forte composante culturelle.

Le programme des commémorations, qui commencera en Janvier, avec un événement qui coïncidera avec l’anniversaire de la libération par l’Armée rouge du camp de concentration d’Auschwitz, marquera des événements historiques importants avec une relation considérable à la Révolution d’Octobre, et comprendra des initiatives et activités qui exprimeront des facettes, des événements, des dimensions et des aspects multiples de la Révolution d’Octobre et du processus de construction du socialisme, et qui exposeront la nature du capitalisme et de ses répercussions désastreuses et ruineuses pour l’humanité, en affirmant le socialisme comme une exigence, pour aujourd’hui et pour l”avenir.

Parmi d’autres initiatives, nous mettrons en place: la tenue d’une série de débats et d’autres activités thématiques, à savoir un séminaire sur «le socialisme – une exigence pour aujourd’hui et pour l’avenir»; une expression importante durant le Festival Avante de 2017, à savoir une grande exposition; une initiative le 9 mai (Jour de la Victoire) sur les questions de la paix; un traitement spécifique dans les pages des journaux Avante !, O Militante, ainsi que sur Internet, avec la création d’un site dédié; la publication de documents d’information, à savoir une exposition qui sera imprimée et destinée à une large distribution, ainsi que des dépliants et des affiches; au niveau éditorial, la réédition d’ouvrages sur la Révolution d’Octobre et sur la construction du socialisme, à savoir par Lénine et Álvaro Cunhal, la promotion de leur étude, ainsi que des éditions spécifiques pour le centenaire; la promotion d’initiatives et d’activités spécifiquement orientées vers les jeunes; la promotion de la culture (cinéma, théâtre, musique, littérature, arts visuels, etc.) et enfin des initiatives scientifiques.

Le programme des commémorations, dans toute sa portée et son contenu, doit exprimer l’importance et la signification politique et idéologique de cet événement pour la lutte des travailleurs et des peuples pour la défense de leurs droits et de leur souveraineté, face à l’offensive de l’impérialisme, pour défendre des transformations progressistes et révolutionnaires, pour le socialisme.

Pour que ces commémorations puissent prendre l’ampleur et la répercussion nécessaires, leur programme doit être préparé dès maintenant, avec des lignes directrices et des initiatives intégrées au sein de l’activité globale du Parti.

Le Comité central demande à tous ceux qui défendent la paix, la justice et le progrès social, et qui luttent pour une société de liberté et d’abondance – dans laquelle l’État et les politiques sont entièrement au service du bien-être et du bonheur des êtres humains – à se joindre à ces commémorations.

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Atteint par différents chemins et étapes, il devient de plus en plus clair que le socialisme s’affirme comme l’objectif de la lutte des peuples, une perspective et un prérequis inséparable à un avenir de libération et de plein accomplissement humain.

Le PCP réaffirme que «sur une période historique plus ou moins longue, à travers la lutte pour l’émancipation sociale et nationale des travailleurs et des peuples, c’est le remplacement du capitalisme par le socialisme qui, au 21e siècle, continue d’être une possibilité réelle et la perspective la plus solide pour l’évolution de l’Humanité”.

Le PCP réaffirme son engagement inébranlable à lutter pour que le socialisme puisse devenir une réalité dans l’avenir du peuple portugais.

[Traduction : NK]

Publié par Jeunes Communistes de la Loire dans International