Anti-capitalisme

Des nouvelles de Cuba

Cuba face aux défis du XXIème siècle


Cet article a été réalisé à partir de l’entretien de Ricardo Alarcón de Quesada, Président du Parlement Cubain, et Salim Lamrani, enseignant chargé de cours à la Sorbonne et Marne-la-Vallée, et journaliste spécialiste des relations entre Cuba et les États-Unis (dernier ouvrage : “État de siège. Les sanctions économiques des États-Unis contre Cuba”, Paris, Éditions Estrella, 2011). Suivant les grandes lignes directrices de l’entretien, l’article suivra quatre grandes lignes de développement : la passation de pouvoir entre Fidel et Raúl Castro, les réformes économiques cubaines, les relations internationales, et la question des prisonniers politiques.


Fidel et Raúl Castro

Partout en occident la presse bourgeoise se déchaîne, après l’annonce de l’hospitalisation de Fidel Castro puis de son retrait « officiel » du devant de la scène politique cubaine, lui succède à la tête de l’état Raúl Castro son frère (élu démocratiquement par le Parlement cubain en 2008). Loin de chercher à comprendre les raisons de son arrivé au pouvoir, les médias l’explique comme une nouvelle manifestation du caractère totalitaire que peut avoir le régime cubain. Qu’en est il vraiment ? Il est évident à Cuba, que les raisons qui ont poussé le Parlement à nommer Raúl Castro ne sont pas d’ordre familiale, mais bien historique et politique. Tout d’abord, malgré l’image que véhicule l’occident de la Révolution cubaine, le Che n’était pas le « numéro 2 » de l’Armée révolutionnaire. En effet en 1958, c’est Raúl Castro qui se charge d’ouvrir le second front dans la Sierra Maestra. De plus, le nouveau Président cubain avait occupé pendant plusieurs années (de par son rôle pour la libération du peuple cubain, de ses qualités remarquables de leader et ses nombreuses connaissances) la place de Premier vice-président. Enfin si, comme voudrait le faire croire les médias américains et européens, la famille Castro se réservait les places de pouvoir à Cuba, Ramòn le frère aîné de Fidel occuperait également une haute fonction politique, hors il n’en est rien, tout comme pour ses nombreux autres frères et soeurs. Pour finir, qui a déjà entendu parler des enfants de Fidel ? Personne car eux non plus n’occupent aucun poste clef au sein de l’état cubain. Afin de clore définitivement ce débat, il est nécessaire de rappeler que l’on assiste à un véritable renouvellement des cadres de la société cubaine, autant sur le plan politique, qu’associatif, ou syndical. De l’échelon municipal à l’échelon central, ce sont les générations post-59 qui prennent le relais (précisons que sans mettre en place de lois de parité, les femmes, les jeunes, les minorités, ne sont pas sous-représentés à Cuba et ce à tous les échelons).

La réforme du modèle économique cubain

Au terme d’un processus populaire et national de réflexion, pendant lequel les cubains ont analysé les réalités objectives de leur pays : ressources matérielles et naturelles très limitées, restrictions économiques de la puissance impérialiste américaine, chute de l’URSS (ancien partenaire économique de Cuba), mais également au regard des évènements positifs que connaît l’Amérique Latine, les cubains ont fait le choix d’introduire des changements au sein de leur projet économique et social. Le but, atteindre une meilleur efficience économique (utlisation plus rationnelle des ressources matérielles et naturelles) et une société plus juste, bref, progresser dans la transition socialiste qui doit conduire à la société communiste. Ces réformes visent à réduire, plus de 50 ans après la révolution, la place de l’Etat dans l’économie cubaine en le désengageant de certains secteurs d’activités. Le but étant de réduire la bureaucratie, et le coût qu’elle engendre. Les autorités cubaines vont donc promouvoir le développement de coopératives artisanale, agricole, et commerciale, en ville comme à la campagne afin de libérer les forces productives, et favoriser les initiatives personnelles. En matière de logement, les conditions d’échange, et de vente, ont été simplifiées (rappelons que 85% des cubains sont propriétaires de leur logement) afin de permettre aux familles de mieux s’adapter aux réalités de la vie (naissance et départ d’enfants, par exemple). Concernant les voitures, les autorités étatiques (qui possèdent à Cuba le monopole des importations) se sont données comme objectif de « débureaucratiser » l’usage automobile en réduisant les restrictions (misent en place par Felipe Pazos bien avant l’arrivée au pouvoir des communistes cubains) quand à l’importation de véhicules (rappelons qu’il n’y a jamais eu d’industries automobiles à Cuba) qui coûtent, à cause des restrictions économiques imposées par les USA extrêmement chères. Il ne s’agit donc pas d’une libéralisation de l’économie cubaine comme voudrait le faire croire les anti-cubains mais bien au contraire la mise en place d’un « socialisme à la cubaine ». Rappelons, pour finir, que les pouvoirs publiques ne se désengagent en rien du financement du système social cubain et que l’état continuera d’assurer son rôle fondamentale au service du peuple (scolarité, santé, culture totalement gratuite, congés payés, retraite,…) et dans la direction des secteurs clefs de l’économie cubaine aux côtés des travailleurs.

Les relations internationales de Cuba

Cuba fait souvent l’objet d’une remarquable propagande anti-révolutionnaire (la raison d’être de cet article n’étant que de rétablir les faits avérés), et jamais les médias ne parlent des relations que Cuba entretient avec les E-U ou l’UE. Depuis l’élection d’Obama à la tête de l’administration américaine, Cuba reconnaît quelques progrès, notamment ceux concernant la liberté de circulation pour les cubains résidants aux états-unis (les médias eux nous parlent de l’inverse alors qu’aucune loi cubaine n’existe sur ce sujet). En matière économique, les amendes et les sanctions économiques à l’encontre des entreprises (américaines comme européennes) se sont généralisées. Comme le rappel à juste titre Ricardo Alarcón de Quesada, « il ne faut pas oublier que les sanctions économiques disposent d’un caractère extra-territorial, c’est-à-dire qu’elles s’appliquent également aux autres nations, et ce en violation du Droit International qui interdit tout type d’application extra-territoriale des lois ». Avec l’Union Européenne les relations sont également très compliquées à cause du vote par le parlement de la Position commune en 1996. Les dirigeants européens se sont pliés à la loi américaine, acceptant toutes les restrictions (échanges politique, économique, culturel) quelle imposait à Cuba (pour plus d’information sur ce sujet je vous renvoi au lien de l’entretien disponible en fin de page). Cuba accepte de normaliser ses relations avec les USA et l’UE a conditions que ces états respectent le droit du peuple cubain à disposer librement de son pays.

Les prisonniers politiques à Cuba et les prisonniers politiques cubains

Tous les prisonniers dits politiques à Cuba ont été reconnus coupables d’association avec une puissance étrangère par les tribunaux cubains, à savoir les États-Unis. Le but de ces associations est de promouvoir un changement de régime à Cuba. Cela est bien évidemment une grave violation du code pénal cubain, comme pourtous les codes pénaux du monde entier (pour plus d’information sur ce sujet je vous renvoi au lien de l’entretien disponible en fin de page). Nous tenons également à rappeler dans cet article « l’affaire des cinq », cinq cubains qui ont été jugés et condamnés par ce qu’ils luttaient contre le terrorisme et le crime organisé sur le sol américain. Cinq cubains qui ont déjà passé plus de 10 ans en prison par ce qu’ils défendaient leur pays contre des criminels, connus des services de sécurité américains, et qui projetaient de perpétrer des attentats à Cuba. Les jeunes communistes du Rhône et de la Loire avaient déjà manifester leur solidarité envers ces camarades cubains, et nous appelons de nouveau le président Obama à stopper les procédures judiciaires contre eux.

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Lettre Internationale du MJCF

L’INTERNATIONALE,
La lettre du secteur international du MJCF

EDITO :

Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup y ramène.

Jean Jaurès.

Effectivement la solidarité internationale à toujours été au cœur de l’engagement des jeunes communistes: quand déjà en 1923 nous nous battions contre l’invasion de la Ruhr ou quand en 1925, contre la guerre du Rif, nous revendiquions l’indépendance du Maroc. Plus tard notre mouvement fut marqué par les brigades internationales, les luttes pour les indépendances ou encore par la création aux sortir de la 2nd guerre mondiale de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (FMJD) qui jouera par la suite et jusqu’à nos jours un rôle crucial dans la lutte contre le fascisme et l’impérialisme, pour la paix et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Lors de notre dernier congrès nous réitérions cet engagement en déclarant notamment:

Les exploité-e-s du monde entier ont des intérêts communs contre le capitalisme. Nous devons nous battre pour la paix et la solidarité entre les peuples. C’est pour toutes ces raisons que nous sommes internationalistes.

Afin que les travaux du Conseil National du MJCF irriguent d’avantage le militantisme dans les fédérations, nous décidions également à l’issue de ce congrès, de nous doter d’une nouvelle structure en Pôles et en groupes, afin de permettre un réel travail collectif sur les différents enjeux. Dans cette optique, et pour répondre aux demandes de longues dates des camarades, le secteur international du MJCF a souhaité se doter d’une lettre mensuelle nous permettant de partager les différentes productions et analyses que nous faisons. Cette lettre sera composée d’un dossier sur un sujet important pour les jeunes communistes et qui, nous l’espérons, nous permettra de répondre à un certains nombre de questions qui animent le mouvement. Une seconde partie nous permettra de retranscrire (par la traduction d’un article ou par des interviews) les campagnes d’autres organisations partenaires, en particulier européennes.

Nous avons choisi dans ce premier numéro de revenir sur la guerre que la France mène aujourd’hui en Libye. Depuis le début, le MJCF dénonce le caractère impérialiste de ce conflit. Afin de donner des éléments de réflexions sur les enjeux réels de l’envoie de l’OTAN dans le pays, il nous a semblé important de revenir sur l’histoire même de la Libye. Vous verrez donc comment ce pays a été tour à tour ennemi et allié des grandes puissances avant de devenir de nouveau la bête noire de l’UE et des Etats-Unis.

Parce qu’avec les plans d’austérités c’est la même logique capitaliste de piller les peuples au profit de quelques privilégiés qui est à l’œuvre, nous avons décidé de nous focaliser sur la campagne de l’Unions des Jeunesses Communistes d’Espagne (l’UJCE). En effet, face à un taux de chômage de plus de 40% chez les moins de 25ans au premier semestre 2011, c’est un des pays les plus touché par la crise. Face à cette situation l’UJCE a décidé de menée une campagne: “tu connais les responsables de la crise” alliant la lutte contre la régression sociale et contre le capitalisme, avec leur campagne historique contre la monarchie, pour la République.

En espérant ces quelques éléments vous seront utiles, je vous souhaite donc une bonne lecture.

Charlotte Balavoine, Responsable du secteur international du MJCF

DOSSIER :

Retour historique sur la Lybie

De la colonisation italienne à la résistance (1911-1945)

Sous prétexte de désordres dans le pays, en particulier de persécutions envers les minorités italiennes, l’Italie adresse un ultimatum à la Turquie lui signifiant son intention d’occuper militairement le pays. Le 29 septembre 1911, elle lui déclare la guerre. Le 5 octobre, les troupes italiennes débarquent à Tripoli et commencent leur entreprise de conquête de la Libye face aux Ottomans. Le 4 novembre, l’Italie déclare la Cyrénaïque et la Tripolitaine « territoires italiens ». C’est contre la Libye que l’avion a été utilisé pour la première fois comme arme en 1911.

Le 18 octobre 1912, le traité d’Ouchy met fin à la guerre italo-turque : la Turquie renonce à sa souveraineté et l’Italie obtient la Cyrénaïque, la Tripolitaine et le Dodécanèse.

De 1922 à 1931, la résistance armée à l’occupation italienne se fait sous la direction d’Omar al Mokhtar. La répression italienne est exercée par le général Graziani, qui reconnaît lui-même dans ses mémoires avoir fait déporter plusieurs centaines de milliers de Libyens dans le désert : plusieurs dizaines de milliers y sont morts.

Le 24 janvier 1932, le Gouvernement italien annonce l’occupation militaire de toute la Libye, après 20 ans de résistance libyenne. C’est alors que commence la véritable colonisation : appropriations agricoles, fouilles archéologiques, construction des infrastructures coloniales (routes notamment)…

Durant la Seconde guerre mondiale, la Libye est le théâtre d’opérations d’envergure qui opposent l’Axe aux Britanniques et aux Français, au cours de ce qui est appelé la « Guerre du désert ». En février 1941, les Anglais entrent à Benghazi. Le 1er mars 1941, l’oasis de Koufra aux mains des Italiens est reprise par les forces françaises libres conduites par le colonel Philippe Leclerc de Hautecloque. C’est la première victoire de la France libre. Face à l’avancée des Alliés, Mussolini fait appel à l’armée allemande : des affrontements meurtriers auront lieu pendant deux ans (Tobrouk, el-Alamein, Bir-Hakeim…). En janvier 1943, Montgomery entre à Tripoli, mais la ville est en grande partie détruite par les bombardements et les Allemands ont fait sauter le port avant de se retirer.

L’Indépendance de la Libye

Après la guerre, la Libye est administrée par la France (Fezzan, au sud) et la Grande-Bretagne (Cyrénaïque et Tripolitaine).

Le 21 novembre 1949, l’ONU se prononce pour un État indépendant, incluant les trois provinces libyennes.

Le 25 novembre 1950 a lieu la première Assemblée Nationale. Elle représente les différentes provinces libyennes.

Le 7 octobre 1951, la nouvelle Constitution libyenne est proclamée et le 24 décembre, la Libye devient indépendante : l’émir Muhammad Idriss al-Senoussi est proclamé roi.

Le 28 mars 1953, la Libye intègre la Ligue arabe.

Le 10 août 1955, la France évacue le Fezzan après un accord conclu avec la Libye. Le 14 décembre, cette dernière rejoint les Nations Unies.

En 1959, des gisements de pétrole sont découverts en Libye par la compagnie Esso.

La Libye de Kadhafi (depuis 1969)

L’opposition de la jeunesse à la monarchie conservatrice provoque le coup d’État non-violent du 1er septembre 1969, à l’issue duquel est créé un Conseil de la Révolution dirigé par Mouammar Kadhafi. Partisan du panarabisme, celui-ci recherchera diverses unions, notamment avec la Syrie, la Tunisie, le Maroc et l’Égypte, qui toutes avorteront. Le pays se lance alors dans une phase anti-impérialiste. Les principales branches industrielles (dont le pétrole) sont nationalisées.

En 1970, Kadhafi fait fermer des bases militaires britanniques et américaines et nationalise les sociétés détenues par des Italiens.En 1973, il participe à l’embargo pétrolier et confirme sa défiance à l’égard de l’occident en apportant son soutien à de nombreuses rébellions dans le Monde.

En 1975, Kadhafi intervient au Tchad, dont il occupe le nord (qu’il ne restituera qu’en 1994).

Sa fidélité au nassérisme l’a amené à condamner la politique du président égyptien Sadate, si bien que l’union égypto-libyenne (regroupant également la Syrie), initiée en 1972, dégénère en conflit armé en juillet 1977.

En 1974, une tentative de fusion entre la Libye et la Tunisie ne voit pas le jour.

En 1977, Kadhafi instaure un nouveau régime, la Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. Basé sur des Comités révolutionnaires, ce régime est supposé établir « le gouvernement direct par les masses ». Il n’y a pas d’élections, donc pas de Parlement ni de président élu, Mouammar Kadhafi se proclamant Guide d’une révolution permanente dont les principes sont consignés dans le Livre vert qu’il a rédigé et que l’on trouve en vente en Libye dans toutes les langues.

En 1979, Kadhafi intervient en Ouganda.

En 1980, des troupes libyennes soutiennent l’action de Goukouni Oueddeï, à qui Kadhafi propose en 1981 une fusion Libye-Tchad restée sans lendemain. En 1980, une fusion Libye-Syrie avait subi le même sort.

Les années 1980 sont marquées par une confrontation entre le régime en place et la communauté internationale, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni.

En 1981, deux avions libyens sont abattus par l’armée américaine à propos d’un contentieux sur les eaux territoriales.

En 1982, les États-Unis décrètent un embargo unilatéral de la Libye, qu’ils accusent de soutenir le terrorisme international.

En 1984, le Royaume-Uni rompt toute relation diplomatique avec la Libye suite à la mort par balle d’une policière britannique devant l’ambassade libyenne à Londres. La même année, une union entre la Libye et le Maroc voit le jour (elle est dissoute en 1986).

Anti-impérialiste, membre actif du Front du refus (contre toute négociation avec Israël sur la question palestinienne), un des animateurs de l’OPEP, Kadhafi devient, d’autant plus après l’invasion du nord du Tchad, la bête noire des États-Unis, qui tenteront à plusieurs reprises de l’éliminer. En 1986, déclarant agir en représailles d’un attentat dans une discothèque berlinoise fréquentée par des militaires américains, et à la suite d’accrochages aériens dans le Golfe de Syrte, les États-Unis bombardent des complexes militaires libyens, des zones résidentielles de Tripoli et de Benghazi, tuant plusieurs dizaines de civils et ratant de peu Kadhafi lui-même.

En 1988, une nouvelle union, cette fois-ci avec l’Algérie, reste lettre morte.

En 1988 et 1989, la Libye est soupçonnée dans les attentats aériens de Lockerbie (Écosse) sur un Boeing de la Pan Am et au-dessus du Niger.

En 1990, une charte d’intégration signée avec le Soudan reste, elle aussi, sans lendemain.

Les attentats aériens provoquent un embargo international (militaire et aérien) contre la Libye : il est voté par le Conseil de Sécurité de l’ONU en avril 1992.

En 1999, la Libye livre deux de ses agents secrets suspectés dans l’attentat aérien de 1988 : les sanctions sont levées et les relations diplomatiques avec le Royaume-Uni sont rétablies.

Le régime joue même, via la Fondation Kadhafi, un rôle d’intermédiaire dans plusieurs libérations d’otages, comme à Jolo en 2000 et au Sahara occidental en 2003.

En août 2003, la Libye reconnaît sa responsabilité dans les attentats de Lockerbie et du vol 772 UTA, et en 2004 un accord définitif d’indemnisation est trouvé avec les familles des victimes, qui mène à la levée de l’embargo.

En parallèle à cela, à partir du 11 septembre 2001, Kadhafi opère un changement dans sa politique, certainement pour éviter une fin violente, pour lui-même et son régime : dès janvier 2002, il entame des discussions avec les États-Unis sur la question du financement du terrorisme.

A partir de là, une phase active de réconciliation commence avec les États-Unis, mais aussi avec l’Union Européenne. Quatrième producteur africain de pétrole, la Libye a engagé une libéralisation de son économie, ouverte aux investissements étrangers, notamment italiens, et un rapprochement spectaculaire avec Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy. La Libye renonce à son programme nucléaire (elle signe en mars 2004 le protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire), s’engage à combattre le terrorisme et passe avec l’Europe des accords qui font d’elle le garde-chiourme de l’Union Européenne contre les migrants venus d’Afrique.

C’est ce rôle que Kadhafi a menacé de ne plus jouer si Bruxelles et les pays européens continuaient à critiquer la répression qu’il exerçait au début des révoltes en février 2011.

Oil + Hipocrisy + NATO = Imperialism war !

No to war against Libya! Only the Libyan people can solve their problems!

La guerre impérialiste en Libye (19 mars 2011 – …)

Depuis le 19 mars 2011, la France et ses alliés de l’OTAN sont engagés dans la soit disant guerre « humanitaire » en Libye. Sous prétexte de soutenir les insurgés du conseil national de transition contre Kadhafi, la France s’est empressée d’intervenir contre son ex-partenaire avec qui elle signait des contrats d’exploitation d’hydrocarbures et des accords contre l’immigration africaine, pour l’Europe forteresse. Ce rapprochement entre l’UE et la Libye s’est fait à partir de 2002 lorsque Mouammar Kadhafi a commencé à libéraliser son économie.

La réalité est que les puissances impérialistes occidentales ne se soucient guère de la liberté et de la démocratie, tout ce qui les intéresse est la stabilisation de la situation pour encore mieux exploiter les richesses de la Libye. Les pays engagés dans la guerre, principalement la France, le Royaume Uni et les Etats Unis, promettent de ne pas intervenir au sol, seulement voilà, l’envoi d’hélicoptères de combat par la France, en plus de l’enlisement du conflit, nous rapproche de cette éventualité.

Le mensonge de la guerre chirurgicale est également tombé puisque l’OTAN a reconnu avoir commis des bavures trois mois après le début du conflit, en effet, le nombre de civils morts (15 personnes à Sorman, 9 personnes à Tripoli) viennent s’ajouter à la liste des morts du coté des insurgés qui sont également victime des frappes hasardeuses de l’OTAN.

Les pays occidentaux s’appuyant sur la résolution 1973 de l’ONU, prévoyant la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne pour protéger les civils, est en fait un leurre puisque de l’aveu d’Alain Juppé, lui-même, ministre des Affaires Etrangères, la France et ses partenaires veulent aller plus loin, jusqu’au renversement de Kadhafi pour remettre très vite en route l’exploitation des ressources pétrolières.

C’est cette même logique qui a été appliqué pour l’enjeu autour de la prise du port de Misrata par les insurgés afin qu’ils puissent échanger le pétrole contre des armes et de l’aide humanitaire. Cette révélation du non respect du droit international montre l’hypocrisie de cette guerre qui ne veut pas dire son nom.

Sur le simple plan financier, les 80 premiers jours de la guerre ont déjà coûté à la France 87 millions d’euros (plus de 1,2 millions d’euros par jour) tandis que l’on applique des coupes dans les budgets de l’Education nationale, de l’assurance maladie, du salaire des fonctionnaires…

Ni l’Assemblée Nationale, ni le Sénat n’a pas pu donner son avis sur l’engagement de la France dans cette guerre impérialiste. La constitution prévoit d’ailleurs que lorsque l’engagement dure plus de quatre mois (19 juillet), le gouvernement devra soumettre sa prolongation devant le parlement.

Antonin Picquart et Ourouk Jawad

FOCUS SUR :

L’Union des Jeunesses Communistes d’Espagne (UJCE)

L’Union des Jeunesses Communistes d’Espagne (UJCE) ou Jeunesse Communiste (JC) est l’organisation de jeunesse du Parti Communiste d’Espagne (PCE) au niveau de Etat. Indépendante en terme d’organisation et autonome au niveau politique, la Jeunesse Communiste se considère comme une organisation-école de communistes, de cadres, de militants capables d’étendre la lutte idéologique, politique et économique pour dépasser le système capitaliste et ses contradictions. L’UJCE est membre de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (FMJD) ou elle occupe la coordination régionale (CENA: Europe Amérique du Nord).

TU SAIS QUI SONT LES COUPABLES DE LA CRISE1

Nous ne pouvions pas terminer notre campagne de dénonciation des coupables de la crise sans mentionner la Maison Royale, pilier fondamental sur lequel se maintient le système capitaliste de l’État espagnol. Étant donné que les articles 490.3 et 491.2 du Code Pénal définissent comme un délit les injures ou une quelconque utilisation du Roi ou de n’importe quel membre de la Maison Royale « de n’importe quelle forme qui puisse abimer l’image de la Couronne », situation aggravée par l’impunité juridique assurée par l’article 56.3 de la Constitution (dans laquelle il est souligné que la personne du Roi est inviolable et n’est pas une personne responsable juridiquement), il n’est pas facile de trouver une biographie indépendante qui narre objectivement la vie de Juan Carlos I.

Les exemples de la répression politique de la dissidence sont les cas, connus, d’amendes de plus de 2.700 euros pour les activistes catalans qui ont brûlé des photos de Juan Carlos I, la censure du numéro 1573 de la revue El Jueves pour avoir publié une satire du Prince Héritier, ce qui a ouvert un procès qui s’est terminé par des amendes de 3.000 euros pour les auteurs, ou le procès pour injures graves au Roi intenté contre José Antonio Barroso, maire Izquierda Unida de Puerto Real, qui a dû payer une caution de 12.000 euros pour avoir qualifié le monarque de « corrompu » dans un article de La Republica en avril 2008.

Je veux dire en premier lieu que je reçois de Son Excellence le Chef d’État et Généralissime Franco, la légitimité politique surgie le 18 juillet 1936.

(date du début du coup d’État dirigé par Franco) Juan Carlos I de Bourbon.

Pour parler de la restauration des Bourbon en Espagne, il est inévitable de parler de l’acceptation internationale du franquisme. En pleine Guerre Froide, les puissances capitalistes, et concrètement les États-Unis, se mirent au travail pour que la dictature franquiste soit un pays allié, évoluant vers une « démocratie domestiquée ».

En mars 1971, le président des États-Unis Nixon chargea l’attaché militaire présent en Italie et colonel des services de renseignements, Vernon A Walters, de transmettre à Franco que « l’Espagne est vitale pour l’Ouest, parce que Nixon ne voulait que se développe une situation chaotique ou anarchique exprimant l’espoir de voir Juan Carlos intronisé, tandis que Franco gardait le contrôle vital des FF AA (forces armées) tout en se dégageant progressivement de la fonction du Gouvernement pour assurer une transition pacifique et ordonnée que Franco superviserait lui-même ». Selon Walters, le dictateur répondit par les phrases suivantes : « Il n’y a pas d’alternative au Prince. Les FF AA ne pourraient pas laisser la situation devenir hors de contrôle ».

La proposition de l’orientation vers le capitalisme international était claire. Autant Franco « stabilisait » l’Espagne avec les instruments d’une cruelle dictature, autant son successeur devait y arriver dans un système de démocratie bourgeoise. Depuis les années soixante ils ont appliqué le plan de coopter, financer et protéger des équipes d’étiquettes variées pour organiser des « partis politiques » à légaliser ensuite dans le but d’occuper des espaces électoraux. La finalité était claire : un changement politique « limité et responsable ».

Le 23 février (1981): Revivre la peur. Le rattacher à l’avenir.

Nous pouvons considérer dans le même état d ’esprit l’action du monarque dans le coup d’État du 23 février. Loin du rôle de sauveur que lui attribuent les mass-médias, il y a chaque jour plus de doutes sur l’action du Roi et, en général, sur la nature-même dudit coup d’État. La théorie d’un coup d’État pour imposer un gouvernement de consensus national et domestiquer les soifs de liberté et de justice social qui augmentaient dans la population, gagne en force, fait confirmé par les documents déclassifiés des services secrets des États-Unis ainsi que par les déclarations de personnes impliquées dans le coup d’État.

Cependant, ce que nous pouvons savoir avec certitude, c’est que le fait que le Roi ait tant tardé à condamner le coup d’État n’aida absolument pas à son échec, et que des personnes impliquées étaient tellement proches du monarque, comme le Colonel Armada, qu’il est très difficile de croire le discours officiel, comme quoi Juan Carlos I n’avait aucune preuve. Surement que si le coup d’État s’était déroulé d’une autre manière ou avait eu une chance de réussir, l’apparition finale du monarque aurait été bien différente.

Les négociations de la couronne.

Tout au long de notre cybercampagne « Tu sais qui sont les responsables de la crise » (tu peux voir toute la campagne sur www.agitacion.org), nous avons vu que les relations et négociations entre la Maison Royale et les grandes entreprises sont un fait vérifié : Juan Miguel Villar Mir, Ruíz Mateos, Javier de la Rosa ou Manuel Prado sont quelques exemples des deux faces de la même pièce de monnaie qui représentent la monarchie et le capital. De fait, ces deux derniers, liés au monarque, ont été impliqués dans un scandale dans lequel se sont évaporés 108 millions d’euros au Koweït, par des faveurs politiques aux dictatures arabes. Mais comme le signalent diverses sources, ce ne sont pas les seuls scandales.

Si on ajoute à cela l’opacité des comptes de la Maison Royale et le patrimoine accumulé, ce n’est absolument pas barbare de défendre que quand le monarque organise ou assiste à des sommets avec des entreprises partout dans le monde, il y ait alors plus d’intérêts qu’avec la moindre représentation de l’État espagnol.

Nous ne pouvons occulter que la majeure partie des réunions internationales de la Maison Royale espagnole consiste à « ouvrir des marchés » pour les grandes entreprises de l’État espagnol, bien que cela entre en contradiction totale avec l’idéologie officielle du régime qui répète constamment que la monarchie n’a aucun type de pouvoir politique. Il est cependant certain que c’est l’essence du capitalisme, une élite qui tisse ou manœuvre à la défense de ses propres intérêts, ce qui n’est pas à la portée du pouvoir décisionnel du peuple.

Les pires dictateurs du monde, les meilleurs amis de la Maison Royale.

Quand nous recevons une visite de la princesse de Jordanie, du Roi saoudien ou de n’importe quel autre monarque absolu, les médias du système se contentent de prendre des photos de la réception et de commenter les vêtements des princesses. Pourtant, derrière ces visites « protocolaires » et les voyages de la famille royale aux diverses royautés, on cache l’aval donné et la légitimation aux dictatures les plus sanguinaires de la planète.

Sur le propre site web de la maison royale, on trouve des discours de soutien et d’appui de la monarchie espagnole à la Famille Royale Al Saud, la Maison Royale de Jordanie, les rois de Thaïlande etc etc. Mais il y a plus : il suffit de jeter un coup d’œil à la liste des personnes décorées de la Toison (la plus grande distinction de la Maison Royale espagnole) pour se rendre compte du double discours de l’Occident qui tout en parlant des Droits de l’Homme dans le monde et en s’érigeant en représentant du « monde libre », récompense les dictatures les plus cruelles.

Un cas particulièrement significatif pour les Espagnols sont les relations fraternelles que maintient la Maison Royale espagnole avec la marocaine, relation qui entre en contradiction frontale avec le sentiment majoritaire dans le pays d’appui à la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance, mais aussi de soutien au peuple marocain dans sa lutte pour la liberté et la conquête de droits civils.

Et maintenant que l’Espagne s’engage à nouveau dans une autre guerre impérialiste, en Libye cette fois, le Roi montre encore une fois quelle est la véritable figure du règne. Bien qu’on massacre, pendant ce temps, dans des pays comme le Bahreïn, notre monarque a envoyé au nom du Royaume d’Espagne un message d’appui au roi de ce pays, Hamd ibn Isa al Jalifa, légitimant ainsi les derniers massacres des légitimes protestations populaires.

Parce que la monarchie représente le capital, l’impérialisme et la guerre !

Parce que depuis toujours ses intérêts ont été dans la direction contraire de ceux de la classe travailleuse !

Tu sais qui sont les coupables. Arrête-les !

Traduction : Antonin Picquart

1 Traduction d’un article du site de l’UJCE sur leur campagne nationale, pour plus d’information allez sur le site : www.juventudes.org

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Récents événements en Grèce, par Dimitri

Le calendrier est annoncé : ce sera mercredi 19 et jeudi 20 novembre que sera voté à l’assemblée nationale Grecque (VOULI) le nouveau plan d’austérité. Le préavis de grève est lancé par le PAME, syndicat de travailleurs, proche du KKE. (PAME, panellinio métopo ergasoménon : front des travailleurs grecs). Les syndicats révisionnistes majoritaires, ADEDY (secteur public) et GSEE (secteur privé) proches du PASOK ne résistent pas à la pression de leurs bases militantes et du PAME et appellent également à 2 jours de grève et de manifestations.

Depuis 2 ans, sous la pression des commissaires de la Troïka, le gouvernement grec a annoncé pas moins de 70 mesures d’austérité. Les principales mesures de ce nouveau plan d’austérité, le 4ème depuis le début de la crise, consistent surtout à imposer des « Contributions exceptionnelles » :

– « Contribution exceptionnelle » de DEI (EDF grecque) pour chaque propriétaire, pouvant aller de 500€ à 2000€

– « Contribution exceptionnelle » au niveau de l’impôt sur le revenu pour tous les salariés. Le seuil d’imposition est abaissé de 12 000€ à 5000€ par an, avec …effet rétroactif

– La TVA est passée de 19% à 23% sur tous les produits en quelques mois. Sont particulièrement frappés les restaurants où la TVA est passée de 13% à 23%

– Coupes nettes pour les allocations familiales et autres aides aux plus démunis

– « Harmonisation » du prix du fioul domestique avec le prix du gasoil à la pompe pour 2012 (1,40 € ) et l’hiver arrive !

– « Flexibilisation » du Code du Travail avec la mise en place de nouveaux contrats d’embauche qui allègent le patronat, pas seulement au niveau des charges sociales mais aussi au niveau de toute contrainte liée au respect de la loi.

N’oublions pas que c’est un gouvernement socialiste qui met en place ces mesures que même la droite la plus réactionnaire n’avait pas osé mettre…

Mais la mesure la plus symbolique consiste à baisser les salaires des salariés du public comme du privé (jusqu’à 35% pour les fonctionnaires, ce qui est rendu possible grâce au regroupement des 2 caisses de traitements et confié à la gestion du trésor public). Le « RSA » grec à presque disparu laissant les bénéficiaires dépendants de la charité familiale. On pousse les salariés à se mettre en préretraite et on calcule les droits à la retraite sur les revenus des préretraites. Les associations subventionnées par l’Etat disparaissent. Les heures sup’ sont rarement payées. Les retards de salaires de 3 à 4 mois sont courants. Le SMIC tombe à 500 euros dans un pays où, dans les grandes villes, le coût de la vie est sensiblement le même qu’en France. Conséquence de tout ça, la faim fait son apparition dans certains foyers et surtout chez les jeunes étudiants ou inactifs, loin de leur famille ou en rupture avec cette dernière.

La situation des écoles est particulièrement alarmante. Les cantines scolaires ont du mal à être ravitaillées, les enfants ne mangent pas à leur faim, certains font des malaises. Les directeurs d’écoles demandent aux fédérations de parents d’élèves de faire la quête pour acheter du fioul pour chauffer les écoles. Les livres scolaires ne sont plus distribués, un CD est donné pour chaque classe, les élèves sont invités à l’emprunter pour faire des photocopies des livres. La solution trouvée est d’adapter le modèle Américain aux écoles Grecques en faisant appel à des boites privées pour fournir du fioul aux écoles en échange d’un affichage visible de la marque.

Je ne reviendrai pas sur ce qui a provoqué cette situation mais je suis scandalisé par les propos tenus par les responsables politiques, et par certains « spécialistes » de la question qui donnent des leçons de morale. Si la Grèce est dans cette situation c’est à cause de gestion calamiteuse des gouvernements européens mais surtout à cause de la logique libérale qui, dans sa nature même, est amenée à provoquer ce genre de situation. L’histoire nous la montré. Ces « spécialistes » qui vomissent à tour de rôle des mensonges et insultent le peuple grec en disant : « la situation économique de l’UE est très fragilisé à cause de la dette grecque, cette dette grecque est due à la fainéantise des travailleurs grecs, à leurs avantages et au fait que les Grec volent le fisc en ne payant pas d’impôts… ». En clair ils nous clament que c’est à cause du comportement irresponsable des travailleurs Grecs que le travailleur Allemand ou Français doit subir, à son tour, une cure d’austérité. Messieurs, la stigmatisation d’un peuple est extrêmement dangereuse. L’histoire nous l’a prouvé.

Ces propos ne rendent pas insensibles les grecs qui, en plus de se faire humilier par la Troïka, leur gouvernement et leurs patrons, deviennent la risée, la honte de l’Europe. Les dirigeants politiques accusent les révoltés de ne pas être des bons patriotes et de fuir leurs responsabilités. Mais qui sont les vrais patriotes? Ceux qui saignent les masses populaires à blanc ou ceux qui résistent et luttent pour le droit du peuple à vivre de façon décente?

Les solutions pour la jeunesse grecque? Accepter des jobs très mal rémunérés, la plupart du temps sans contrat de travail où il faudra marcher au pas pour ne pas se faire virer. Accepter des retards de salaires, parfois de plus de 8 mois. Retourner à 30-40 ans au domicile parental pour partager les frais… Ou alors, partir à l’étranger. Espérer pouvoir travailler dans un autre pays et quitter sa famille, ses amis, son conjoint(e), son quartier… On notera une augmentation de 40% du taux de suicide en Grèce en un an, et les dernières mesures prises ne feront qu’accentuer ce phénomène.

Les dernières 24h de grève ont été très suivies, plusieurs centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue le mercredi formant ainsi la plus grande manifestation jamais organisé depuis 1974 et la chute de la dictature des colonels. Malheureusement lors de la manifestation du jeudi 20 à Athènes des affrontements ont éclaté entre le service d’ordre du PAME-KNE et des « cagoulés ».

http://www.youtube.com/watch?v=b-hKOGZABp4&feature=player_embedded#t=0s

Déroulement des faits par différentes sources (pas seulement communistes) :

Comme à l’habitude le premier cortège, le plus massif, arrivé sur la place Syndagma (Place de la Constitution) est celui du PAME, syndicat de travailleurs proche du KKE (PC Grec) et des Jeunes Communistes. Le bureau national du KKE l’a annoncé, ils bloqueront les entrées du Parlement pour « empêcher les députés » de s’y rendre, un geste surtout fort en symbole. L’occasion pour des groupes de « koukouloforoi », traduisez cagoulés, d’infiltrer la manifestation pour tenter de rentrer dans l’assemblée et, comme ils le disaient, « y foutre le feu ». Chassés de la manif par le SO de la manif (surement sans ménagement) les cagoulés répliquent et, rejoints par différents groupuscules, ils entament un lynchage spectaculaire sur la manif, protégée vaillamment par le SO. Jets de pierres, de bouteilles, de fumigènes, de cocktails Molotov, de lacrymogènes…pendant plusieurs dizaines de minutes. Le SO garde les rangs et ne réplique qu’aux assauts aux corps à corps. Résultats, des dizaines de blessés et un mort. Un syndicaliste du PAME de 53 ans, ouvrier du bâtiment qui a succombé à une crise cardiaque due aux lacrymogènes.

Mais qui sont ces « cagoulés » ? Il est difficile de le savoir mais ce qui est sûr c’est que l’on trouve un peu de tout : certains anarchistes évidemment qui ont étés déçus de ne pas avoir pu profiter de la force du SO pour réaliser leur fantasme de brûler l’assemblée, « symbole du pouvoir », comme ils ont brûlé la banque avec salariés et clients à l’intérieur en 2009, ce qui a servi de catalyseur au mouvement populaire de l’époque. On peut y rajouter certains libertaires, trotskystes, autonomes, opportunistes. Mais aussi des groupuscules d’extrême droite qui ont par là l’occasion de frapper sur leur plus grand ennemi historique, les communistes. Mais également des policiers en civil. De nombreuses vidéos disponibles sur internet montrent en effet des « cagoulés » sortir de la manif pour rejoindre les cordons de CRS cachés dans les rues adjacentes. Toutes des personnes qui ont, de près ou de loin, un intérêt à semer la panique et la peur dans les manifs populaires, œuvrant ainsi pour le plus grand bonheur des dictateurs financiers.

Le versement, décidé il y a quelques jours, de 1000 milliards d’euros et l’effacement d’une partie de la dette ne fera que repousser l’échéance de la fin inévitable de l’implosion du système financier. Mais d’où viendrait la solution? Des « aganaktismenoi » (indignés) qui après avoir campé pour un temps sur la place Syndagma, se sont rendus compte que sans action radicale et sans bloquer le système de production rien ne changera? De la droite qui promet une gestion de la crise bien plus « humaine » si elle était amenée à reprendre le pouvoir? Ce qui est sûr c’est que les sondages montrent que s’il y avait une élection partielle, aucun parti ne pourrait gouverner seul.

Le Parti Communiste Grec est crédité aujourd’hui de 15% et chaque jour il se renforce un peu plus en masse militante et en crédibilité. Les évènements de la dernière manif ont consolidé encore d’avantage la confiance et le soutien d’une grande partie de l’opinion publique envers le KKE.

Le KKE, par l’intermédiaire de son secrétaire général Aleka Papariga, vient de lancer un appel à « ne pas payer les nouveaux impôts » et à remettre aux délégués syndicaux et aux responsables locaux du KKE les factures pour les retourner à l’envoyeur (à ne pas confondre avec le collectif « den plirono » , je ne paye pas, un collectif groupusculaire).

Des initiatives courageuses qui montrent que la seule réponse, la seule solution à apporter doit être audacieuse et radicale. Un soulèvement du peuple et par le peuple en Grèce et dans toute l’Europe pour s’émanciper de la dictature des marchés financiers. Rien d’utopique dans cela, juste une nécessité pour sauver la dignité humaine.

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Manif le 11 octobre!


>> A l’appel d’une large intersyndicale de salariés
Journée nationale de grève et de mobilisation MARDI 11 OCTOBRE
A Saint-Étienne RDV 10h30 Place du Peuple << ETUDIANTS, LYCEENS, TRAVAILLEURS... MEME GALERE, MEME COMBAT!

L’ampleur de la mobilisation du 27 septembre dans l’Éducation Nationale, rassemblant de manière exceptionnelle lycéens et salariés du public et du privé, témoigne la détresse dans laquelle se trouvent les enseignants, le personnel, les élèves et leurs parents. C’est la conséquence des 16 000 nouvelles suppressions de postes et des «réformes» en cours (sur-effectifs dans les classes, baisse de la scolarisation des moins de 3 ans, suppression des aides aux élèves en difficulté, absence de formation des enseignants, réforme des lycées, LRU…).
Tous les services publics sont attaqués, car l’objectif est simple: détruire les valeurs et les fondements de notre système scolaire et de notre protection sociale pour en céder les ruines au secteur privé. La crise est l’occasion de profondes réformes visant à développer de nouveaux marchés dans des secteurs considérés jusqu’alors comme relevant du domaine public (santé, éducation, retraites etc…). Le capitalisme ne trouve aucune limite à son expansion.
Le gouvernement a annoncé le 24 août des mesures pour réduire le déficit de la France. Sur les 10 Milliards d’euros de recettes, 6,1 le seront par les ménages, 2,9 par les entreprises, et seulement moins d’1 milliard pour les grosses fortunes! Bref, ceux qui engrangent des bénéfices énormes sont préservés, le peuple, lui, doit payer. Ceci devrait se faire à travers la hausse du prix de l’alcool fort, du tabac, des boissons sucrées (au nom de la santé publique, bah voyons !), mais aussi surtout avec une taxe sur les mutuelles. La conséquence directe va être que beaucoup d’entre nous vont renoncer à une complémentaire santé et, au final, aux soins car nous serons trop peu remboursés. Comme pour les services publics, l’objectif est de permettre aux assurances privées d’envahir ce marché, alors que les mutuelles n’avaient, comme le nom l’indique, aucun but lucratif.
Le rapport de force se trouve entre les peuples et les puissances financières.
Comme dans la plupart des pays d’Europe, nos syndicats de salariés appellent à rejeter ces plans d’austérité pour une plus juste répartition des richesses. Il faut prouver, surtout nous, les jeunes, que nous ne sommes pas dupes, que nous ne voulons pas d’une société individualiste, que nous ne sommes pas résignés!

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Le 11 septembre… et le Chili!


Solidarité avec les étudiants chiliens!

“L’éducation est un droit, pas un privilège !”

Si la mobilisation des étudiants chiliens ne cesse pas d’ici le 11 septembre, date anniversaire du coup d’état de Pinochet en 1973, le gouvernement prévoit de faire intervenir l’armée. En effet, le 11 septembre est une date hautement symbolique pour les étudiants chiliens !

Il y a 38 ans tombait le Chili d’Allende pour laisser la place à celui, autoritaire et ultra-libéral, d’Augusto Pinochet. Le gouvernement putschiste commence par rétablir l’ordre dans les établissements scolaires, notamment en exécutant les professeurs marxistes et apparentés. De même, les étudiants qui se sont engagés auprès de l’Unidad Popular sont réprimés. Le 12 septembre 1973, un décret braque le canon du régime sur la tempe des universitaires : tous les fonctionnaires de l’État sont déclarés intérimaires et les militaires envahissent les campus. Ainsi, l’appareil d’état aux mains de la junte est d’abord utilisé pour briser les résistances.

Cette première offensive permet d’organiser la libéralisation de l’enseignement sans encombres : élimination du fonctionnariat, suppression des écoles normales, charcutage des aides sociales (santé, restauration…). Le processus de restructuration s’achève avec l’autonomie des établissements désormais gérés par les muicipalités. En 1980, un décret permet aux mairies de céder les biens et édifices des organismes publics aux entreprises. La flexibilité devient le maître-mot des universités : chaque établissement développe les programmes qu’il veut vendre au patronat sur le marché de l’éducation. Evidemment, les enseignants sont frappés de plein fouet. Leur statut est liquidé : nombre d’heures, contenus et conditions de travail sont traités au cas par cas.

La population est de moins en moins scolarisée, la sélection sociale pour accéder à l’instruction prend un caractère général et massif, et la condition des enseignants se dégrade considérablement. Leur salaire est divisé par deux au terme des réformes, alors même que dans ce laboratoire de l’ultra-libéralisme où tout s’achète (santé, retraite, éducation), le coût de la vie ne cesse d’augmenter.

Pour la bourgeoisie chilienne, c’est l’El Dorado : l’éducation des travailleurs lui demande un investissement minimal et lui promet une grande rentabilité en termes de main-d’œuvre précaire, désarmée face à l’organisation capitaliste du travail et formée sur deniers publics aux seuls travaux dont se nourrissent les différents bassins d’emploi.

Ces différents éléments indiquent à quel point les intérêts du capital sont partout les mêmes, du Chili putschiste à la France sarkozyste, et quels moyens ses valets sont prêts à mettre en œuvre pour parvenir à leurs fins. Il nous appartient de faire barrage à ces logiques ! Les étudiants communistes français soutiennent la lutte des étudiants chiliens, pour la construction d’une Université émancipatrice et aux services de nos besoins sociaux !

L’UEC

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Des tentes espagnoles à l’Hotel de ville de St-Etienne

Depuis le 15 mai 2011 des dizaines de milliers d’Indignés Espagnols se sont mobilisés dans les rues chaque jour pour exprimer leur ras le bol de la crise, des politiques de rigueur, des problèmes de démocratie qui rongent nos sociétés, etc.

Cela a été le déclencheur d’une multitude de rassemblements internationaux ; les indignés de chaque pays, de chaque ville, ont ressenti le besoin de se joindre à ce mouvement et d’exposer leur mécontentement. Ils ont décidé de lutter parce qu’un autre système devait être mis en place et veulent trouver des alternatives politiques. C’est une nécessité et c’est pourquoi le MJCF affirme son soutien à ce mouvement, et les JC de la Loire étaient ainsi à l’initiative de la création du collectif “Les Indignés Stéphanois” il y a quelques mois.

Aujourd’hui, de nombreux Indignés Espagnols parcourent l’Europe en direction de Bruxelles et de ses institutions pour la semaine du 8 au 15 octobre. Un groupe s’est arrêté à Saint-Etienne le 28 août…

tentes

Les marcheurs étaient une cinquantaine, ils ont été accueillis à l’Hotel de Ville de St-Etienne dans un esprit bon enfant, et toujours selon un concept très alternatif. Beaucoup de questions pratiques leur ont été posées, sur la logitique, sur le temps de marche quotidien.., mais nous déplorons le faible nombre d’interrogations politiques. Tout le risque de ce mouvement est justement de confondre le non-étiquettage et l’apolitisme (nous considérons d’ailleurs que personne n’est vraiment apolitique). Ne pas se déclarer de tel ou tel bord, ne pas brandir tel ou tel drapeau, ne devrait pas empêcher des militants revendiquant une “démocratie réelle” de discuter de politique!

Biensûr nous reconnaissons la beauté du mouvement des Indignés, nous le soutenons, nous y déposons beaucoup d’espoir, mais nous ne pouvons nous empêcher d’y joindre tout de même un peu de doute, d’appréhension. Ils ont créé un nouveau mode de mobilisation, qui force le respect et nous pousse à la réflexion. Mais ce type original de mouvement permet-il plus que d’autres,une large conscientisation du peuple et qu’en est-il de son poids effectif dans le rapport de force avec les gouvernements et les financiers de ce monde? Nous doutons qu’une “large conscientisation du peuple” soit possible sans organisation, et nous nous interrogeons sur la portée de ce mouvement, du moins en ce qui concerne notre pays : il semblerait que les français restent plus attachés aux traditionnelles manifestations comme celles de l’automne dernier et que le mouvement des Indignés ne rencontre pas un vif succès ici. Dès lors, il est difficile d’envisager une mobilisation efficace en France, dans ce pays où l’on ne compte actuellement que quelques milliers d’Indignés (pacifistes, ne bloquant aucun secteur de l’économie, ne faisant pas grève) et où les 3.5 millions de français mobilisés l’an dernier (avec des grèves, blocages, manifs, actions coups de poing) n’ont pas fait reculer le gouvernement… Le modèle “Indignados” ne serait-il pas transposable?

Le débat reste ouvert, vos commentaires sont les bienvenus!

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Le retour en force du conflit Nord Irlandais

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Chaque année, l’été est synonyme de violences en Irlande du Nord.

Pour rappel historique, cela fait des siècles que les Protestants et les Catholiques s’affrontent en Irlande. Affrontements quasiment totalement déplacés en Irlande du Nord (aussi appelée Ulster) depuis la naissance d’un État Libre d’Irlande en 1921 (avec le statut de dominion, c’est à dire un état autonome mais toujours au sein de l’Empire Britannique, ce statut a évolué en une République totalement autonome et indépendante en 1931) en ce qui concerne le sud et l’ouest de l’île.

L’Ulster est donc partagé entre Protestants Unionistes qui soutiennent l’appartenance de cette province au Royaume Uni et Catholiques Républicains qui ont vu avec regret l’Irlande du Nord restée Britannique lors de la partition de l’île en 1921 avec le Traité de Londres, qui a, comme dit précédemment, apporté l’indépendance d’une partie de l’île.

Chaque été, les Unionistes célèbrent, le 12 juillet, l’anniversaire de la bataille de la Boyne (en 1690) bataille après laquelle l’Irlande est tombée sous domination Protestante (malgré une forte majorité Catholique) par la Victoire de Guillaume III (ou Guillaume d’Orange) sur le Roi Catholique Jacques II d’Angleterre.

Cette année, ces violences estivales sont arrivées plus tôt que d’habitude. C’est en effet dans la nuit du 20 au 21 juin, qu’ont eut lieu à Belfast les premiers affrontements, alors qualifiés par la presse comme les plus violents depuis dix ans avec de gros dégâts matériels et de nombreux blessés. A ce moment là, aucun élément de réponse n’avait été donné quant à la raison de ces affrontements, a priori provoqués par des Protestants Unionistes ayant attaqué une enclave Catholique et en réponse de quoi les Républicains seraient sortis les affronter.

Ces émeutes se sont prolongées la nuit suivante, alourdissant encore le nombre de blessés. Cette nuit là, environ 700 personnes se sont battues, allant jusqu’aux cocktails Molotov. Ce ne sera que le matin que les forces de l’ordre arriveront à contenir ces centaines d’émeutiers se battant alors à mains nues.

Après ces deux nuits d’affrontements, le gouvernement nord-irlandais s’est inquiété du bilan, étant alors obligé de constater qu’il s’agit effectivement des événements les plus violents depuis 1998. Les violences avaient alors été plus ou moins réglées par l’Accord du Vendredi Saint, accord visant à mettre fin à la période dite des Troubles c’est à dire aux trente années (de 1969 à 1998) particulièrement sanglantes en Irlande du Nord. Cet accord, aussi nommé Accord de Paix, prévoit notamment la création d’une assemblée locale et d’un conseil des ministres, dirigé par un premier ministre. Il accorde aussi aux Nord Irlandais le droit de choisir leur nationalité : Britannique, Irlandaise ou les deux. Il est aussi demandé aux groupes paramilitaires de déposer les armes. Cet accord est largement approuvé par référendum en Irlande du Nord (à presque 75%) et en République d’Irlande (à 94%).

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L’UVF (groupe paramilitaire Protestant Unioniste) semble de plus en plus indiqué comme étant à l’origine de ces violences. Toutefois, après quelques jours d’accalmie, durant la nuit du 1er au 2 juillet, Belfast a une nouvelle fois fait face à des affrontements nocturnes, faisant six blessés parmi les forces de l’ordre, qui ont su, cette fois-ci, contenir rapidement les événements.

Enfin, le 12 juillet a été marqué par de nouvelles violences, déclarées par les Unionistes, allant, comme chaque année, provoquer les Catholiques dans leurs quartiers, souvent à Belfast. Depuis, les forces de l’ordre sont très attentifs aux émeutes et débordements susceptibles d’avoir lieu afin de contenir au maximum les violences entre Catholiques et Protestants…

Red Shamrock

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